CONCOURS. Les architectes, urbanistes et paysagistes de moins de 40 ans sont invités à proposer des projets sur les onze sites de la seizième édition d'Europan, présentés le 11 mai.

Europan France a présenté, le 11 mai, les onze sites français sur lesquels sont invités à plancher architectes, urbanistes et paysagistes dans le cadre de la 16 édition du désormais célèbre concours européen d'idées réservé aux jeunes professionnels. Cette édition, lancée officiellement le 5 avril dernier, avec deux mois de retard dus aux événements sanitaires qui ont retardé la sélection des sites en 2020, porte sur 40 sites à travers l'Europe, pour lesquels des centaines de candidatures sont attendues. Les propositions sont à rendre le 17 septembre au plus tard, pour une annonce des lauréats prévue au 20 décembre prochain.

 

 

La thématique de cette édition, "vitalités métaboliques, vitalités inclusives", vise à "dépasser l'opposition ville-nature", par des transformations qui "prennent en compte les éléments naturels, comme l'eau, les flux de matières, l'énergie… qui interviennent dans les cycles de vie. Ces mises en relation génèrent des milieux habités", explique l'association gérant le concours. Sont également attendus des "modes de faire qui peuvent permettre d'établir une justice territoriale articulant le social avec l'écologique. Les questions d'accessibilité aux infrastructures publiques et à l'habitat devraient occuper une place prépondérante, favorisant la convivialité". Les 40 sites ont été classés en trois thèmes : revitalisation, reprise, et care.

 

Revitalisation

 

Parmi les onze sites français, présentés par des responsables locaux en direct sur le site d'Europan France le 11 mai, trois s'inscrivent dans le premier thème, très usagé ces dernières années, de revitalisation. Il s'agit, d'une part, de "transformer à partir des infrastructures", grâce à "l'évolution des réseaux intégrant une nouvelle logique de mobilité". Sur le site de la Porte du Hainaut, dans l'ancien Bassin minier du Nord-Pas de Calais, à l'ouest de Valenciennes, les candidats devront proposer des solutions pour "régénérer et mieux gérer les ressources territoriales (le sol, la forêt, l'eau, les patrimoines bâtis et culturels, etc.), ainsi que pour reconnecter les lieux, inciter les sociabilités, favoriser la santé et le bien-être des habitants".

 

Non loin, à Douai, il s'agira de "rendre le territoire performatif", en proposant, au sein d'un quartier Anru, solutions méthodologiques "visant à prendre en compte les usages informels existants et à les rendre légitimes". "L'objectif est de recréer du lien entre les différents quartiers et sous-quartiers de la ville dont la fragmentation est très importante, tout en valorisant l'identité locale et le très fort sentiment d'appartenance propre au quartier". Enfin, à Bassens, dans la Métropole de Bordeaux, les concepteurs sont invités à définir "des enjeux d'usages et de mobilité, en termes de revitalisation et d'interface, afin d'amplifier et de connecter des écosystèmes évoluant de manière parallèle sur le site".

 

Reprise

 

Deux sites de la série de la thématique "reprise" visent à la dynamisation des paysages. L'un de ceux-ci est la Bastille de Grebole, un site en hauteur que la ville cherche à valoriser et transformer. L'autre est un site de trois hectares d'une conserverie à Pont-Aven, dans le Finistère.

 

Deux autres sites de ce thème attendent une "stimulation des interfaces". Ils sont à un carrefour de zones différentes, "ce qui en fait des médiateurs importants, ainsi que des lieux intermédiaires qui peuvent stimuler la qualité des zones voisines". Aulnat est une commune à la lisière de l'agglomération de Clermont-Ferrand, qui se cherche un avenir, entre zones d'activités, cœur villageois et plaine agricole. C'est l'interface entre nature et ville qui interroge le site de Quimper, en Bretagne, avec une question principale : "comment créer une transition entre le paysage maritime, estuarien et celui de la ville ?".

 

Care

 

Le Care consiste à "reconnaître la vulnérabilité de notre milieu de vie. Il s'agit de trouver de nouvelles méthodes de conception pour prêter attention aux zones marginalisées, blessées ou ignorées et aider à les réparer", écrit l'organisateur. La ville de Niort souhaite mettre en œuvre une stratégie paysagère et de transition écologique à l'échelle du cœur d'agglomération. Il s'agit de "revitaliser une couronne d'espaces délaissés en première périphérie du centre de Niort, en soignant les interfaces avec les communes voisines pour organiser la transition entre l'urbain et le rural, entre la ville dense et les espaces ouverts du marais et de la campagne".

 

Pour "injecter des usages stratégiques pouvant accompagner la transition du bâtiment vers un autre cycle de vie, en veillant aux relations entre ces usages, les habitants et le parc immobilier lui-même", deux sites ont été retenus. A Istres, dans la Métropole Aix-Marseille-Provence, il s'agira de trouver une nouvelle affectation au collège du CEC, qui déménage. La Ville de Limoges a mis au concours un site stratégique, "entre les réaménagements en cours des bords de Vienne et les actions menées sur le centre-ville". Celui-ci s'expose, "en l'absence d'un projet formulant sa nouvelle identité, à un mitage d'opérations, au gré de logiques privées échappant à une ambition collective et profitant de la nouvelle attractivité de ces lieux".

 

Enfin, dans une logique de "réinvention de la ruralité", le concours s'intéresse à la ville d'Auneuil, à quelques kilomètres de Beauvais (Oise), qui s'organise "sans réelle centralité, avec des aménités dispersées au gré des opportunités". Les enjeux du site "invitent à repenser le patrimoine industriel dans une nouvelle dynamique urbaine, à proposer un habitat qualitatif et adapté au paysage rural et au patrimoine existant, à imaginer un processus de mutation du territoire innovant et collaboratif", sur le site d'une usine désaffectée.

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