La région Bretagne et le groupe de construction navale DCNS sont partenaires pour l'installation d'une première ferme pilote d'éoliennes flottantes, au large de l'île de Groix, d'ici à 2019. Des études vont être menées pour approfondir les connaissances sur la ressource et l'environnement marin.

DCNS, qui possède depuis le mois de mars une division "Energie et Infrastructures Marines" chargée de développer les activités dans les énergies marines renouvelables (hydrolien, thermique des mers et éolien flottant), vient de signer une convention de partenariat avec la région Bretagne pour mener des études au large de l'île de Groix. La campagne de mesure des vents et des conditions marines (courants, hauteur des vagues) servira à l'établissement d'une première ferme d'éoliennes flottantes, reliée au réseau électrique d'ici à 2018-2019. "La convention que nous avons signée aujourd'hui (…) a pour objet de travailler à la réalisation d'un site pilote de huit machines de 6 MW", explique Frédéric Le Lidec, directeur Energies marines chez DCNS.

Un immense potentiel mondial

Le coût des études de 2,7 M€, sera supporté par la région (1,25 M€) et l'industriel (1,45 M€). L'opération anticipe l'appel à manifestation d'intérêt, attendu pour le premier semestre 2015, que le ministère de l'Ecologie a prévu de lancer. Les éoliennes flottantes seront développées conjointement avec un autre grand acteur des EnR françaises, Alstom. D'autres consortium ont annoncé leur intention d'investir le secteur, prometteur, de l'éolien flottant, comme l'espagnol Gamesa qui a annoncé vouloir tester une première machine à la mi-2015 au large du Croisic (Loire-Atlantique).

 

La technologie de l'éolien flottant présente l'avantage de ne pas nécessiter de fondations profondes et coûteuses, et de faciliter le retour à terre des installations pour leur maintenance. Le SER annonçait, en juin 2013 : "L'éolien flottant (…) permettra à terme d'installer des éoliennes à des profondeurs plus importantes, et d'accroître encore le potentiel de la filière". Car l'implantation de mâts fixes ne peut pas se faire au-delà de 50 mètres de fond. Les éoliennes flottantes pourraient donc être installées plus au large que les éoliennes offshore classiques, au-delà même de la ligne d'horizon, réglant de fait les problématiques de pollution visuelle ou d'interférence avec les activités côtières, dans des zones où les vents sont plus constants et plus puissants. Le potentiel mondial pour cette forme d'énergie renouvelable est évalué à 10.000 TWh/an, là où celui des hydroliennes immergées est estimé à 450 TWh/an. Un immense marché en perspective.

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