Le groupe Eiffage est satisfait de son chantier de viaduc de Millau, qui devrait être achevé avec un peu d'avance en décembre 2004, et travaille déjà sur la ligne ferroviaire à grande vitesse Perpignan-Figueras.

Le viaduc de Millau, dont le chantier devrait se terminer avec trois semaines d'avance, a apporté "des satisfactions humaines, économiques et esthétiques", a déclaré Jean-François Roverato, président du groupe Eiffage. La marge sur ce chantier sera "supérieure" à celle dégagée habituellement, de l'ordre de 6 à 8%, a-t-il précisé.

Le groupe s'attaque en 2004 au chantier de la ligne ferrioviaire Perpignan-Figueras, dont la concession de construction et d'exploitation a été attribuée en décembre au groupement TP Ferro, constitué principalement d'Eiffage et des entreprises espagnoles ACS et Dragados.
Pour réaliser cette ligne, qui doit être inaugurée en 2009, Eiffage vient de commander deux tunneliers, d'engager des études et va prendre possession des terrains, a expliqué le président du groupe.
"Les terrassements seront commencés en septembre prochain", a-t-il précisé.

Au total, ce chantier franco-espagnol coûtera 952 millions d'euros dont 540 millions d'euros d'argent public.
S'agissant des autres projets du groupe pour 2004, Eiffage a indiqué qu'il était candidat avec la SAPRR sur la concession d'autoroutes A19 (Artenay-Courtenay) et avec la Sanef sur l'A41 et l'A65.

Au niveau financier, Mr Roverato a indiqué que BNP Paribas qui détient 29,1% d'Eiffage, "ne restera pas l'actionnaire d'Eiffage éternellement".
Sur la participation de 17% d'Eiffage dans la société d'autoroutes Cofiroute, il a indiqué qu'elle n'était pas "immuable".
"S'il y avait un acquéreur, je reste dans les mêmes dispositions qu'il y a quelques mois", a-t-il ajouté. La question de la vente de cette participation avait été à l'ordre du jour dans le cadre du dossier de la privatisation d'Autoroutes du Sud de la France, à laquelle le gouvernement a mis un coup d'arrêt en décembre dernier.

Le groupe de construction a également confirmé rester intéressé par des activités électriques de l'helvético-suédois ABB, ainsi qu'à la filiale de Suez Fabricom.
"Nous restons à l'affût de tout ce qui peut se passer dans le monde de l'électricité", a déclaré vendredi Jean-François Roverato. "Nous avons la volonté et la capacité d'investir", et Eiffage peut mettre sur la table jusqu'à un milliard d'euros, a-t-il ajouté.
Le groupe est déjà présent dans les travaux électriques à travers sa filiale Forclum. L'année dernière, le groupe s'était déjà montré intéressé par des acquisitions dans le secteur des travaux électriques, comme des activités d'ABB, et avait précisé qu'il pouvait mobiliser pour ce faire jusqu'à 1,2 milliard d'euros.

En 2003, Eiffage a dégagé un bénéfice net en hausse de 11% à 140 millions d'euros, contre 126 millions d'euros en 2002. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 0,3% à 6,96 milliards d'euros, contre 6,94 milliards d'euros en 2002. Pour 2004, il table sur un chiffre d'affaires de 7,3 milliards d'euros, hors nouvelles opérations de croissance externe, notamment en raison de contrats importants obtenus depuis janvier 2004, comme la ligne ferroviaire Perpigan-Figueras.
Au 1er janvier 2004, le carnet de commandes s'établit à 6,25 milliards d'euros, auxquels se sont ajoutés les contrats obtenus depuis le début de l'année a indiqué Eiffage.

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