PATRIMOINE. Les sites et monuments historiques, publics comme privés, font aussi les frais de la crise sanitaire et économique du Covid, qui gèle leurs rentrées d'argent. Afin d'assurer le financement de leurs opérations de réhabilitation et d'entretien, les pouvoirs publics misent sur plusieurs dispositifs locaux et nationaux, dont le Plan de relance.

Ils représentent une autre catégorie de "victimes" de la crise sanitaire et économique du Covid : les sites et monuments historiques, qui vivent essentiellement du tourisme, font eux aussi les frais des restrictions d'activité et de circulation plus ou moins latentes depuis mars 2020. Autant de rentrées d'argent en moins pour les aider à financer des opérations d'entretien et de réhabilitation, et qui pèsent au bout du compte sur l'état général du patrimoine français. En juin dernier, le député Les Républicains du Rhône Bernard Perrut a interpellé dans une question écrite le ministère de la Culture sur les dispositifs d'aide mis en place par les pouvoirs publics à ce sujet. Le parlementaire citait notamment l'exemple de "certains propriétaires [qui] ne réussissent plus à faire face à leurs charges en étant privés de visiteurs à cause de la crise sanitaire, qui a également mis à l'arrêt de nombreux chantiers", énumérant les secteurs "tourisme, artisanat, métiers d'art et d'histoire, construction et rénovation", et estimant que "près de 500.000 emplois non-délocalisables dépendent du patrimoine en France".

 

 

"Grand succès" du Fonds incitatif et partenarial pour les monuments historiques des communes à faibles ressources

 

La réponse de l'exécutif, publiée au Journal officiel à la fin du mois de janvier 2021, insiste sur l'accompagnement proposé aux propriétaires publics et privés de sites historiques, tout en reconnaissant les difficultés rencontrées par les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les communes, pour entretenir et préserver les monuments. Pour les y aider, le Fonds incitatif et partenarial pour les monuments historiques des communes à faibles ressources (Fip) a été instauré en 2018, et permet aux municipalités rentrant dans ces critères de bénéficier d'un taux de subvention "renforcé" de la part des Directions régionales des affaires culturelles (Drac) lorsque les régions ont acté leur participation aux opérations à hauteur de 15%. "Ce dispositif, reconduit chaque année, a rencontré un grand succès, puisque toutes les régions métropolitaines, à l'exception d'une seule, y ont adhéré depuis sa mise en place. Le ministère de la Culture y consacre 15 millions d'euros par an", assure la rue de Valois.

 

Les propriétaires privés de monuments historiques peuvent pour leur part se tourner vers "des dispositifs d'exonération fiscale pour [la réalisation] des travaux de restauration (...), et d'autres spécifiques aux propriétaires qui ouvrent leurs monuments au public un certain nombre de jours par an, à certaines périodes déterminées par les textes". Ceux qui n'ont pu accueillir du public l'année dernière, ou du moins un public suffisant, ont pu bénéficier pour une partie d'entre eux des dispositifs d'aide mis en place pour soutenir les entreprises durant la crise du coronavirus, et notamment des fameux Prêts garantis par l'État (PGE).

 

 

"Redonner très vite du travail aux entreprises"

 

En outre, le ministère de la Culture affirme être "intervenu auprès du ministère de l'Économie pour que les propriétaires empêchés de respecter leurs engagements d'ouverture au public en raison du cas de force majeure constitué par la crise sanitaire ne soient pas pénalisés et bénéficient des dispositifs fiscaux correspondants au titre de 2020". Le Gouvernement mise enfin sur le Plan de relance, dont une partie des crédits sera consacrée aux monuments historiques : l'enveloppe totale, d'un montant de 8,2 millions d'euros, constituera autant d'aides de l'État pour permettre, en priorité, "de redonner très vite du travail aux entreprises", et devrait être fléchée directement vers une quinzaine de sites.

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