RÉSEAUX. Plusieurs ministres ont dressé un point d'étape ce 16 octobre 2019 sur le déploiement des technologies numériques en France. Affirmant que le très haut débit et les réseaux 4G progressent, le Gouvernement assure être en mesure d'atteindre ses objectifs à horizon 2022.

"C'est un engagement qu'on a pris très tôt. J'en ai fait un marqueur de mon action quand je suis arrivé au ministère il y a deux ans." C'est par ces mots que Julien Denormandie, ministre de la Ville et du Logement, a débuté le point d'étape sur le déploiement des technologies numériques en France, ce 16 octobre 2019. Aux côtés de sa collègue Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances, Julien Denormandie a rappelé les objectifs que le gouvernement d'Édouard Philippe s'était fixés au début du quinquennat d'Emmanuel Macron : "Faire en sorte que tous les Français puissent bénéficier d'un bon haut débit en 2020 et du très haut débit en 2022, tout en assurant une meilleure couverture téléphonique et en mettant fin aux zones blanches". Mais pour le ministre, "au-delà du choix politique, il y a une question de méthode. Le 'New Deal' mobile en est la matérialisation."

 

 

Concrètement, l'État a effectivement lancé une série d'actions en ce sens : par exemple, la puissance publique a prolongé un certain nombre de fréquences des opérateurs en contrepartie d'investissements dans les territoires ruraux. Cet engagement "contraignant" des opérateurs se veut transparent, placé sous le sceau de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), et correspond, d'après Julien Denormandie, au "n" de la loi Elan ; plus exactement, à son article L. 33-13. De fait, État et opérateurs dressent un état des lieux tous les 6 mois du déploiement des technologies numériques.

 

Une quinzaine de territoires sont particulièrement suivis

 

Alors, où en est-on aujourd'hui ? S'agissant du très haut débit, le ministre du Logement affirme que le rythme de raccordement de 2019 sera in fine deux fois supérieur au rythme de 2016. En moyenne, la progression annuelle du nombre de raccordements au très haut débit est de l'ordre de 4 millions. Un chantier qui a pour enjeux "la cohésion des territoires et la compétitivité de l'économie", souligne Agnès Pannier-Runacher. Le Gouvernement a instauré à cet effet un dispositif intitulé "Cohésion numérique des territoires" visant à concrétiser l'engagement de la généralisation du bon haut débit en 2020, et doté d'une enveloppe de 100 millions d'euros. Pour l'heure, l'exécutif précise qu'un territoire fait l'objet d'une attention particulière pour l'objectif 2020, et 13 autres pour l'échéance 2022. Mais l'État ne souhaite pas communiquer l'identité de ces territoires, d'une part car ces paramètres rentrent dans le champ des outils de pilotage, et d'autre part car la situation évolue tous les mois et que ces mêmes territoires ne seront peut-être plus en difficulté à l'avenir.

 

Sur le "New Deal mobile", autrement dit la généralisation de la 4G d'ici la fin 2020, 5.111 pylônes ont été installés depuis janvier 2018. "En 2017 [année de lancement du plan, ndlr], 600 zones blanches étaient officiellement recensées en France, mais ce calcul était biaisé car une zone était considérée comme blanche dès que le signal était faible", explique Julien Denormandie. "Aujourd'hui, est considérée comme blanche une zone où pas un seul opérateur de bonne qualité n'est présent." A l'heure actuelle, 1.171 zones blanches font l'objet d'un arrêté ministériel et seraient en cours de résorption par les opérateurs, ces derniers ayant entre 12 et 24 mois pour installer et commercialiser des pylônes. D'après les calculs du Gouvernement, entre 10.000 et 12.000 pylônes seront édifiés dans les prochaines années pour résorber ces zones blanches. Pour l'heure, 413 terrains ont été identifiés ou sont en attente de la signature de baux ; 328 sites ont leurs baux signés ; 32 terrains ont achevé leurs travaux ; et 3 sites sont ouverts commercialement, d'après le dispositif de couverture ciblée faisant suite au premier arrêté de septembre 2018. Sur ces 1.000 sites de 4G fixe, 408 vont d'ailleurs être rendus publics dans les tous prochains jours.

 

 

La 5G dans les tuyaux

 

Concernant la technologie 5G, la prochaine étape sera le lancement des enchères avec publication du cahier des charges. D'une manière générale, le Gouvernement se veut donc confiant quant à l'avenir : "Dans beaucoup de réseaux, la part de l'investissement privé est supérieur à ce qu'elle était depuis des années", se félicite Agnès Pannier-Runacher. "L'État se porte garant de l'atteinte des objectifs", abonde Julien Denormandie. Mais se pose la question des performances et celle des technologies utilisées pour les atteindre, type FTTH (fibre optique jusqu'à l'habitant), qui n'est pas la seule solution technique à envisager. Enfin, si le "New Deal mobile" ne concerne que la France métropolitaine, les objectifs du très haut débit s'appliquent aussi bien pour l'Hexagone que pour les Outre-Mer. Pour la téléphonie mobile, les territoires ultramarins font en effet l'objet d'un autre dispositif spécifique.

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