La construction durable, c'est aussi construire pour ne pas avoir à détruire. Repenser les bureaux pour en faire des logements, le cas échéant, est une problématique très en vogue, à l'heure où la pénurie de ces derniers est un véritable fléau. Et alors que le parc de bureaux obsolètes tend à s'accroître… Des solutions innovantes émergent aujourd'hui, telle celle dévoilée par Vinci Construction, baptisée Conjugo.

Transformer des bureaux devenus obsolètes et usés en logements relève du bon sens. Partir de l'existant pour créer du neuf, cela a l'air simple à dire, mais plus compliqué à faire. En effet, souvent la conception, les contraintes normatives, ou les modes constructifs ne permettent pas de passer de l'un à l'autre si aisément. Cela entraîne des lourdeurs techniques, mais surtout des surcoûts non négligeables.
La métamorphose de bureaux en logements s'inscrit également dans une démarche de construction durable, à l'échelle d'une ville durable. Et la ville durable préfère souvent la rénovation à la construction : moins de foncier consommé, moins de matière, un bilan carbone moins lourd… Sans compter que la législation - avec la loi Alur - est venue renforcer et inciter les mutations de ce type, via des dérogations aux règles de gabarit, de densité, et aux obligations en termes de places de stationnement.

 

Concertation

 

Pour exemple, à Paris, entre 2001 et 2012, toutes catégories et surfaces confondues, 378.600 m2 de bureaux ont été autorisés à être transformés en logements, soit un rythme de 31.500 m2 par an. Un résultat né de l'engagement des acteurs du cadre de vie, qu'ils soient architectes, bailleurs publics, acteurs privés, habitants…

 

Et c'est justement en réunissant ces mêmes acteurs, en y ajoutant les urbanistes ou les économistes, que Vinci Construction a imaginé une nouvelle offre de bâtiment réversible, baptisée Conjugo. Présentée ce mercredi 2 décembre, à l'occasion du Salon de l'Immobilier d'entreprise (SIMI), cette solution a nécessité de repenser des standards de construction cloisonnés, et de concilier des exigences techniques et réglementaires parfois contradictoires, souligne le géant du BTP. Ainsi, à titre d'exemple, « le mode constructif poteaux-dalles, sans retombée de poutres, permet de diminuer le nombre de poteaux et de multiplier les possibilités d'agencement de l'espace ». De même, des longueurs de bâtiment entre 12 et 15 m semblent idéales, tandis que des hauteurs à 2.7 m seraient un bon compromis pour que bureaux et logements se superposent. Du côté des normes de sécurité, s'il l'on extrait les circulations verticales en façade et que l'on crée des placettes et des pontons qui desservent les étages, la réversibilité sera plus facile. Sans oublier que la créativité architecturale en façade sera préservée, voire valorisée, grâce à cette solution, assure Vinci Construction.

 

Cerise sur le gâteau, « le coût global de Conjugo est très compétitif et n'occasionne pas de surcoût à la construction », faisant converger les contraintes actuelles et les impératifs actuels d'économie, de qualité d'usage et d'écoconception.

 


En chiffres
- 5 millions de m2 de bureaux vides en France, dont 3.9 en Ile-de-France
- 1.2 million de m2 de bureaux vacants depuis plus de 3 ans en IDF
Source : ORIE Ile-de-France

 


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