PROJET. Implantée dans l'Hôtel Dieu, la Cité de la Gastronomie de Lyon, avait connu un retentissant échec fermant ses portes au public après seulement 9 mois d'exploitation. Afin de lui redonner vie, la métropole et les mécènes ont décidé de se laisser deux ans pour faire revivre le lieu.

La Cité de la Gastronomie de Lyon, qui avait ouvert ses portes à l'automne 2019, avait dû fermer ses portes à l'été 2020. Et les acteurs de la cité des Gaules impliqués dans le projet le reconnaissent, "cela a été un échec, voire "un fiasco", selon Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon.

 

Parmi les raisons évoquées pour expliquer ce revers, les acteurs avancent une approche trop économique, et un manque d'associations des acteurs lyonnais (chef, etc.). Désormais, la métropole, qui insufflera un million d'euros par an, a choisi de laisser du temps pour que le nouveau projet prenne forme. Pour cela, un comité, baptisé le comité Rabelais réunissant des professionnels de l'agriculture, des métiers de bouche, de la nutrition et de la restauration, va se pencher sur l'avenir du site avec en ligne de mire une date d'ouverture à tous en 2023 : "Nous avons deux ans pour créer. Mais l'on peut déjà dire qu'il y aura une exposition permanente, des expositions temporaires, des ateliers interactifs, des conférences et colloques, de l'événementiel…", souligne Regis Marcon, chef 3 étoiles et membre fondateur du fonds de dotation de la cité de la gastronomie. Celui-ci admet que "le lieu historique" n'a pas toujours aidé au niveau technique, notamment pour la réalisation de démonstration et pour les ateliers culinaires. Un paramètre à prendre en compte pour le nouveau projet, tout comme le tarif qui était jugé trop onéreux par de nombreux Lyonnais.

 

Conférence cité Gastronomie Lyon
Jérémy Camus, vice-président à l'agriculture, alimentation à la métropole,le chef étoilé, Régis Marcon, Thierry de la Tour d'Artaise, PDG de Seb, et Bruno Bernard, président de la métropole

 

Optimiser le lieu existant

 

L'idée n'est pas de repartir d'une page blanche, mais bien de s'appuyer sur ce qui existe et ce qui a bien fonctionné : "Nous allons optimiser et planifier d'éventuels investissements", note Jérémy Camus, vice-président en charge de l'agriculture, l'alimentation et la résilience du territoire. "Nous souhaitons simplement réunir tous les acteurs concernés par l'alimentation soutenable autour d'une même table (…), souligne-t-il. Ce lieu de viendra un espace expérimental et fédérateur (…)". La cité de la gastronomie pourra compter sur l'apport du mécénat dont fait partie Eiffage, qui a réalisé le chantier. En attendant, la cité de la gastronomie est ouverte gratuitement tous les premiers dimanches de chaque mois depuis début juin, et le sera aussi durant les journées du patrimoine, mais aussi de manière ponctuelle pour des conférences, scènes ouvertes. Une manière et des périodes pour tester des concepts ?

 

Un projet de 18 millions d'euros
La cité de la gastronomie de Lyon qui a coûté 18 millions d'euros avait pour ambition d'accueillir 300.000 curieux dès la première année. un objectif qu'elle n'aura pas atteint. Depuis l'origine, cette opération rencontre des difficultés, notamment en matière de financement. C'est pourquoi la ville avait opté pour un partenariat public-privé. La Cité de la Gastronomie a été financée par un groupe d'une dizaine d'entreprises (10 millions d'euros). Le solde du financement a été apporté par la ville (2 millions d'euros), l'État (1 million) et la métropole (3 millions).

 

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