RAPPORT. Dans un rapport d'expertise sur les risques liés à l'exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) appelle à limiter la présence de publics sensibles et de professionnels à proximité des installations émettrices.

Dans un nouveau rapport censé compléter une première expertise parue en 2010, l'Anses choisit à nouveau la voie de la prudence, à propos des risques sanitaires liés à l'exposition prolongée aux champs électromagnétiques basses fréquences.

 

Ces champs, qui peuvent être émis par des lignes à très haute tension comme des appareils domestiques, restent nocifs à long terme, notamment chez les enfants. "L'Agence réitère ses conclusions de 2010 sur l'association possible entre l'exposition aux champs électromagnétiques basses fréquences et le risque à long terme de leucémie infantile", indique l'Anses, qui recommande en premier lieu "de ne pas implanter de nouvelles écoles à proximité des lignes à très haute tension".

 

L'agence publique appelle également les professionnels à se prémunir de ces expositions, qu'ils travaillent sur les réseaux électriques ou utilisent des machines industrielles exposantes. Face à des "niveaux de champs très différents et parfois très élevés", l'Anses préconise tout d'abord de limiter les expositions autant que possible. Et de rendre plus lisible le taux d'exposition sur les machines, et assurer un contrôle régulier des travailleurs sur le plan médical et personnel "de manière à permettre un suivi longitudinal de l'exposition professionnelle".

 

Etudes "trop hétérogènes"

 

Parmi les machines émettant le plus de champs électromagnétiques, l'Anses cite les postes de soudage par résistance, les magnétiseurs démagnétiseurs, l'électrolyse industrielle ou le soudage par pertes diélectriques. L'agence cible plus particulièrement les professionnelles enceintes, citant des risques avérés sur le fœtus, et préconise un aménagement de leur poste de travail.

 

Ces recommandations demeurent de l'ordre de la précaution. Alors que certaines études révèlent "la possibilité d'effets biologiques (stress oxydant, effets génotoxiques)...", la littérature scientifique est encore "trop hétérogène pour établir un lien entre l'exposition professionnelle et l'apparition de pathologies chroniques".

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