Depuis l'intervention télévisée de Jean-Marc Ayrault, dimanche 6 mai, les spéculations sont nombreuses sur les cessions de participation de l'Etat pour quelques entreprises. Quelles sont celles concernées dans le secteur de la construction ? Réponses.

Dimanche 6 mai sur TF1, Jean-Marc Ayrault a confirmé lors de son intervention que "l'investissement dans l'avenir" pourrait être financé par la vente d'actifs publics, "quand la part de l'État est très importante" dans un groupe.

 

Et de poursuivre : " Nous envisageons que dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'Etat (dans leur capital) est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l'investissement. Pas pour boucher les trous du budget." De son côté, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, interrogé dimanche sur iTélé a précisé : "Ce n'est pas le retour des privatisations mais c'est une gestion fine du capital de l'Etat, en conservant son rôle d'Etat stratège."

 

Depuis quelques mois, déjà, spécialistes et analystes financiers ont donc l'œil sur le portefeuille de participations de l'Etat pesant plus de 60 milliards d'euros. Après Safran et EADS, dont le ministère de l'Economie et des Finances a cédé respectivement 3,1 % et 2,1 % depuis fin mars dernier, récupérant au passage 1,1 milliard d'euros de recettes, quelles sont les prochaines entreprises ?

 

EDF et GDF-SUEZ impactés ?
L'électricien EDF dont son nom n'a pas été cité par le Premier ministre est l'entreprise qui revient dans tous les esprits des spécialistes. Encore détenue à hauteur de 84,4 % par l'Etat, l'électricien détient le record de la principale participation directe dans une entreprise cotée.

 

Au cours actuel, EDF est valorisé 32,9 milliards d'euros. Même si le moment n'est pas opportun, la cession de 1 % rapporterait ainsi, d'après le quotidien économique Les Echos donc environ 330 millions d'euros à l'Etat. "Si ce dernier décidait de descendre au seuil minimum établi par la loi, soit 70 %, la vente de ses 14,4 % pourrait lui rapporter jusqu'à 4,7 milliards d'euros", poursuit le journal. Toutefois, est-il opportun de vendre? En effet, le quotidien indique qu'"il se priverait des dividendes correspondants équivalents à 1,25 euro par action." Chaque pourcentage de participation permettrait de remporter selon le journal, 23 millions d'euros. En revanche, du côté du Gouvernement on se veut rassurant: vendre des parts "n'enlèverait rien" à la France sa "mainmise" sur la stratégie de l'entreprise.

 

ADP au secours également de l'Etat ?
En ce qui concerne GDF-Suez, la marge de manœuvre est bien identique à celle d'EDF. L'Etat serait-il tenté de se séparer de certains de ses actifs ? Détenant aujourd'hui 36,7 % du groupe, l'Etat pourrait céder 3,4 % de ses parts, tout en conservant la minorité de blocage à 33,3 % plus une voix. Au cours actuel "de 16,4 euros, l'opération lui permettrait d'empocher 1,3 milliard d'euros" ajoute Les Echos. En revanche, le "timing" semblerait moins favorable au Gouvernement. En effet, le cours de Bourse de l'action GDF-Suez a été divisé par 2,5 depuis 2008, et a atteint son plus bas historique en février dernier, soit 14,2 euros.

 

Enfin, Aéroports de Paris (ADP) pourrait faire aussi partie du programme. Valorisés par 3,6 milliards, les 54,5 % de l'Etat pourraient être également regardés de plus près par le Gouvernement. La marge de manœuvre est, en revanche, limitée par la loi de privatisation de 2006 qui exige avant de prendre une décision de passer devant le Parlement affirment les spécialistes. Reste qu'une éventuelle vente pourrait rapporter 670 millions d'euros à l'Etat.

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