BAILLEURS SOCIAUX. Le taux du livret A, qui devrait s'établir à 0,5% de février 2020 à 2022 selon la Caisse des dépôts, "est attractif au regard des durées très longues de prêts proposées", a souligné Eric Lombard, directeur général de la CDC, lors de son discours prononcé ce mercredi 25 septembre à l'occasion du 80ème congrès du monde HLM.

Eric Lombard a annoncé la couleur d'entrée de jeu. Le directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) a débuté son discours, prononcé ce mercredi 25 septembre dans le cadre du 80ème congrès du logement social, à Paris, en évoquant le modèle de financement du secteur, "qu'il nous faut collectivement protéger et pérenniser." Une affirmation qui prend tout son sens, à l'aune de la mission lancée en début d'année par le gouvernement pour réfléchir à un éventuel élargissement du financement des bailleurs sociaux aux investisseurs privés. Un financement dont la CDC est actuellement la pièce maîtresse, le bras financier de l'État représentant 78% des encours de prêts au logement social, des prêts essentiellement basés sur l'épargne réglementée.

 

 

Les taux bas diminuent la compétitivité des prêts sur livret A

 

Mais l'environnement de taux d'intérêt très bas, qui dure depuis plusieurs années et qui ne devrait pas cesser de sitôt, dégrade la compétitivité de ces prêts traditionnels sur livret A, par rapport aux prêts à taux fixes des banques. Celles-ci "profitent de la faiblesse des taux pour faire des propositions aux bailleurs sociaux", indique un observateur du secteur. Dans ce contexte, le taux du livret A, qui devrait s'établir à 0,5% de février 2020 à 2022 selon la CDC, "est attractif au regard des durées très longues de prêts proposées", a souligné Eric Lombard. Le dirigeant a plus largement mis en exergue les vertus du modèle français de financement du logement social, qui a "protégé le secteur des crises financières." Et qui, basé sur la mutualisation des risques, permet à l'ensemble des bailleurs sociaux d'accéder aux produits de la CDC dans des conditions identiques. "Le taux d'intérêt est le même, qu'il s'agisse d'acteurs fragiles ou solides, ce qui n'est pas tout à fait le cas dans le secteur bancaire", a poursuivi Eric Lombard. De petites piques à l'attention des financeurs privés? "Si le logement social n'était plus dans un système comme celui d'aujourd'hui, je n'ai aucun doute sur le fait que les grands acteurs trouveraient tout de même à se financer (ailleurs), peut-être même à des conditions transitoirement plus intéressantes, mais ce ne serait pas le cas pour les acteurs les moins solides", a précisé le dirigeant, lors d'un échange avec la presse.

 

Les premières opérations Tonus Territoires signées dans les prochains jours

 

 

Eric Lombard a également tenu à rappeler qu'avec les plans Logement 1 et 2, la Banque des territoires (groupe CDC) a mobilisé 20 milliards d'euros pour le logement social depuis 2018. Une année qui a également vu près de 15 milliards d'euros de prêts rallongés, auxquels se sont ajoutés 4 milliards d'euros de dette réaménagée. Eric Lombard s'est par ailleurs engagé à renforcer le partenariat de la CDC avec la Banque européenne d'investissement pour soutenir la production de logements avec des prêts à taux fixe. Le partenariat de la Caisse avec la Banque du Conseil de l'Europe sera lui aussi étoffé, afin de financer des projets d'hébergements spécifiques, destinés à l'ensemble des publics fragilisés, et non plus seulement aux jeunes. Quant à Tonus Territoires, le dispositif d'usufruit locatif social institutionnel lancé il y a un an et doté de 700 millions d'euros, "les premières opérations vont être signées dans les jours qui viennent et deux accords ont été signés hier [mardi 24 septembre] avec deux bailleurs, pour 600 logements chacun", a annoncé Eric Lombard.

 

actionclactionfp