Selon le gestionnaire du réseau électrique britannique National Grid, les câbles sous-marins qui relient la Grande-Bretagne à la France ont été endommagés lors de la tempête Angus. Un problème pour assurer des transferts de courant de part et d'autre alors que l'hiver arrive et que la quantité de centrales nucléaires disponibles dans l'Hexagone est réduite.

La tempête Angus n'a pas fait de victimes le 20 novembre dernier… mis à part quatre des huit câbles électriques sous-marins qui passent sous la Manche. L'incident aurait été causé par les ancres de navires cherchant à limiter leur dérive pendant le grain et qui auraient endommagé ces équipements qui sont pourtant enfoncés à 3 mètres sous le plancher océanique. C'est un porte-parole de National Grid, le gestionnaire des réseaux électriques britanniques qui le précise à l'AFP : "Nous pensons que c'est le fait d'un ou plusieurs bateaux, mais nous ne pourrons l'affirmer avant la conclusion de l'enquête".

 

 

La capacité maximale d'interconnexion entre la Grande-Bretagne et la France va donc être réduite de moitié, passant de 2 GW à 1 GW (soit de quoi alimenter 500.000 foyers), jusqu'à ce que des réparations puissent être effectuées. Le porte-parole poursuit : "Nous pourrons toujours obtenir suffisamment d'énergie lors des pics de consommation mais cela va réduire notre capacité à fournir de l'électricité à la France". Un problème alors que la question de l'approvisionnement électrique se pose dans l'Hexagone, avec une douzaine de réacteurs nucléaires à l'arrêt pour inspection jusqu'à la mi-janvier. Or, l'intervention sur les câbles sous-marins qu'il faudra déterrer, prendra environ 3 mois, avec une remise en service espérée pour la fin du mois de février. Les risques de pénurie de courant se sont donc légèrement accrus. De quoi apporter de l'eau au moulin des professionnels du chauffage au bois qui assurent pouvoir réchauffer les foyers français en cas de panne…

 

Un risque identifié depuis 2014

 

 

RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français avait pourtant alerté les autorités dès la fin de 2014. Dans un bilan prévisionnel de l'équilibre offre-demande, il indiquait que le pays pourrait connaître "une dégradation de la sécurité d'approvisionnement électrique" entre 2015 et 2018. Après avoir analysé les moyens de production disponibles et le profil de consommation des Français, il prévoyait un risque de déficit pouvant atteindre les 2.000 MW au cours de l'hiver 2016-2017, qui se réduirait ensuite à 800 MW en 2017-2018. En cause, l'accélération de la mise sous cocon des moyens de production thermique et la fermeture progressive de centrales à charbon et fioul. RTE proposait la mise en place de solutions rapides, comme la mise aux normes de groupes fioul, le retour en exploitation des cycles combinés au gaz et le développement des capacités d'effacement, c'est-à-dire de report des consommations dans le temps. L'électricien national est-il prêt ?

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