JUSTICE. Alors qu'un non-lieu a été rendu le 11 juillet dans le dossier Eternit, un millier de personnes ont rejoint la citation directe collective annoncée en janvier par l'association des victimes de l'amiante et autres polluants. Cette citation, lancée contre les "responsables nationaux" de cette catastrophe sanitaire, sera déposée la première semaine de septembre.

Hasard du calendrier, c'est au moment où un non-lieu vient d'être rendu dans l'affaire Eternit que le nouveau front ouvert en début d'année par les victimes de l'amiante se précise. La citation directe collective contre les responsables nationaux de ce scandale sanitaire, annoncée le 8 janvier par l'association des victimes de l'amiante et autres polluants (Ava), et qui regroupe désormais un millier de victimes, sera déposée devant le tribunal de grande instance de Paris la première semaine de septembre, a annoncé l'Ava dans un communiqué, ce lundi 15 juillet.

 

 

"Nous sommes dans les temps que nous souhaitions", indique à Batiactu Michel Parigot, président du comité anti-amiante Jussieu. La perspective d'un procès début ou mi-2020 demeure ainsi d'actualité. Mais, si une citation directe dure en moyenne moins d'un an, le cas présent est particulier. D'abord en raison du nombre de personnes visées par la citation directe, "une bonne dizaine" selon Michel Parigot, qui se refuse pour l'heure à dévoiler leur identité ainsi que le contenu de la citation, afin de respecter le droit. La liste des personnes physiques qui seront mises en cause tournera "autour de ce 'satané' CPA [comité permanent amiante ; Ndlr]", avait précisé Eric Dupond-Moretti, le 8 janvier. Ensuite, si le calendrier de cette citation directe est difficile à maîtriser, c'est parce que les victimes affronteront le Parquet et les pouvoirs publics, "qui mettront sans doute tous les obstacles procéduraux possibles face à nous", explique Michel Parigot.

 

La procédure de citation directe permet la saisine directe du tribunal correctionnel, sans le filtre du juge d'instruction. A charge, pour la partie civile, de fournir des preuves, de maladie, d'exposition à l'amiante, etc. Si l'Ava a décidé de contourner l'instruction, c'est pour éviter des non-lieux dans le cadre de dossiers visant les responsabilités nationales, à l'image de Jussieu et de Normed, alors qu'ils se multiplient dans des affaires impliquant des entreprises. Pas plus tard que le 11 juillet, comme ils l'avaient fait avec EDF, Everite (Saint-Gobain), DCN ou encore Charbonnage de France, les juges d'instruction du pôle de santé publique de Paris ont rendu un non-lieu dans le dossier Eternit, indique l'Ava dans son communiqué. Il va être immédiatement interjeté appel de ce non-lieu, précise l'association. Pour qui "l'intention des juges d'instruction et du parquet est claire. Il s'agit de mettre un terme, par des non-lieux, à toutes les affaires engagées par les victimes de l'amiante depuis 23 ans."

 

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