LOGEMENT. Les chiffres officiels confirment ce qui était pressenti : si les mises en chantier marquent une reprise à la rentrée, les permis de construire ont toujours du mal à passer l'étape de l'autorisation.

Le mois d'octobre, conclu par un reconfinement général, n'a guère changé les tendances pour le logement neuf français avec un léger rebond des mises en chantier mais une déprime persistante des permis de construire, montrent les chiffres officiels, publiés le 27 novembre par le ministère du Logement.

 

Entre août et octobre, 93.100 logements ont été commencés, soit une progression de 3,8% par rapport à la même époque de l'an dernier, selon le ministère de la Transition écologique, dont dépend le Logement. Mais les permis de construire, qui permettent d'évaluer le niveau futur de la construction, ont vu leur nombre baisser de 9% en un an, à 102.900. Pire, le nombre de logements autorisés au cours des trois derniers mois est encore inférieur de 19% à la moyenne des trois mois précédant le premier confinement (décembre 2019 à février 2020) et de 13,2% à la moyenne des douze mois précédant ce premier confinement

 

Une évolution persistante

 

Ces évolutions confirment celles observées un mois plus tôt, pour la période comprise entre juillet et septembre. Déjà, un léger rebond des mises en chantier avait accompagné une déprime persistante des permis. Le logement neuf peine donc à se redresser après un effondrement lors du deuxième trimestre, marqué par un strict confinement décrété par les autorités contre la propagation du coronavirus.

 

A l'époque, les mises en chantier, qui indiquent quels logements ont concrètement commencé à être construits, avaient vu leur nombre reculer de près d'un quart. Quant aux permis de construire, leur quantité avait chuté de près de moitié. La situation ne s'est donc pas retournée pleinement dans les mois qui ont suivi, malgré un déconfinement général. Et les chiffres d'octobre ne prennent quasiment pas en compte le nouveau confinement, instauré à la toute fin de ce mois-là et destiné à durer presque jusqu'à la fin de l'année.

 

En données annuelles, des résultats toujours en baisse

 

Sur un an, de novembre 2019 à octobre 2020, 386.400 logements ont été autorisés à la construction, soit 53.700 de moins qu'au cours des douze mois précédents (-12,2%). Dans le même temps, pratiquement le même nombre (386.300) de logements auraient été mis en chantier, soit 21.400 de moins (-5,2%) que dans les douze mois précédents.

 

Durant cette période, dans l'individuel, les autorisations, estimées à 153.500 unités, ont diminué de 16.000 logements (-8,9%). Les logements individuels groupés (-10,3%) ont un peu plus décru que les logements individuels purs (-8,4%). Au cours des douze derniers mois, les ouvertures de chantier des logements individuels sont estimées à 148.200, en baisse de 12.000 unités (-7,5%). Les logements individuels groupés (-8,8%) ont davantage reculé que les logements individuels purs (-7,0%).

 

Toujours sur les douze derniers mois, 222.900 logement collectifs ou en résidence logements collectifs ou en résidence ont été autorisés, soit 37.700 de moins qu'au cours des douze mois précédents (-14,5%). Cette baisse a seulement touché les logements collectifs ordinaires (-17%) alors que les logements en résidence sont restés stables (+0,8%). Les mises en chantier de logements collectifs ou en résidence sont estimées à 238.000, soit une diminution de 9.300 unités (-3,8%). La baisse ne concernerait que les logements collectifs ordinaires (estimés à -6%) alors que les logements en résidence auraient progressé (+12,2%).

actionclactionfp