Avec un peu de retard, la ligne de ferroutage Perpignan-Luxembourg est finalement entrée lundi en service commercial. Baptisée «autoroute ferroviaire», cette ligne de 1.000 km est la deuxième à être lancée en France, après celle qui relie depuis 2003 l'Hexagone à l'Italie à travers les Alpes (175 km). Présentation.

L’«autoroute ferroviaire» est ouverte. La ligne devait initialement être inaugurée le 7 juillet dernier, mais son ouverture a été repoussée au 10 septembre en raison de problèmes sur les wagons spécialement conçus pour le transport des semi-remorques.

Lundi après-midi, un train transportant une quarantaine de semi-remorques est parti de la plateforme de chargement située à Bettembourg (Luxembourg) pour arriver au Boulou, près de Perpignan, mardi matin, a précisé Nicolas Welsch, directeur général de Lorry-Rail, société créée en mars 2006, et qui a pour objet de développer, de promouvoir et de commercialiser les services de la nouvelle autoroute.

Mise en service progressive
Dans un premier temps, le service se fera avec une seule rame de vingt wagons, à raison d'une liaison tous les deux jours. Dans deux mois environ, une deuxième rame circulera, ce qui permettra une liaison quotidienne : l'une partant de Bettembourg, et l'autre, simultanément, du Boulou. Les rames transporteront uniquement les remorques des camions, sans les cabines ni les chauffeurs. Les remorques doivent impérativement être aux normes européennes et ne pas dépasser 4,04 mètres de haut.

Un complément à la route
L’«autoroute ferroviaire» met en œuvre les décisions prises par les autorités politiques pour développer les modes de transport de marchandises complémentaires à la route. En dehors de son attrait économique, elle présente des avantages en termes de réduction de la congestion routière, de sécurité, de préservation des zones sensibles, de consommation d’énergie, de pollutions locales et d’émissions de gaz à effet de serre.

Un financement partagé
Les gouvernements français et luxembourgeois ont dès le départ soutenu la mise en place de la nouvelle autoroute ferroviaire. Plusieurs acteurs privés et publics y sont engagés. Créée en mars 2006, la société Lorry-Rail est détenue par la Caisse des dépôts (42,6%), le groupe français Vinci (19,9%), la SNCF, les chemins de fer luxembourgeois et la société alsacienne Modalohr, qui fabrique les wagons spéciaux de transport de camions.
Sur le plan des réalisations techniques, la France, par le biais de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France, a contribué au financement des investissements sur la plate-forme et a pris en charge les frais d’aménagement du gabarit bas sur l’ensemble du parcours français. A Bettembourg, dans la partie nord du corridor, les travaux de réalisation de la plate-forme sont financés par le Luxembourg à travers le Fonds du Rail.


L’autoroute ferroviaire Perpignan-Luxembourg en chiffres :
- 1.060 km de ligne (record en Europe) ;
- 30.000 remorques transportées par an (1 aller-retour) ;
- l’objectif d’ici 2012-2014 de multiplier par dix le nombre d’allers-retours pour pouvoir transporter 300.000 remorques par an ;
- 10% de circulation de poids-lourds en moins sur les routes pour les trajets d’une extrémité à l’autre du parcours ;
- 36 millions d’euros investis par l’Etat
- 20 millions d’euros investis par Lorry Rail (+6 millions d’euros de subventions)
- 14h30 de trajet contre 17 à 22 heures par la route
- 10% d’économie environ en comparaison aux tarifs moyens de la route


Dates clés :
- Le 29 mars 2007 : inauguration de la ligne par Dominique Perben, ministre des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer, et Lucien Lux, ministre de l’Environnement et des Transports luxembourgeois, et circulation d’essai ;
- Le 10 septembre 2007 : ouverture commerciale de la ligne ;
- A partir de 2010 : création d’un raccordement à partir d’Avignon vers les pôles industriels et portuaires du port de Marseille.

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