L'appel public à concurrence européen a été lancé au début du mois d'août pour la mise en concession de l'Autoroute Ferroviaire Alpine. Ce service de transport de camions sur wagons spéciaux, entre la France et l'Italie, avait été créé en 2003 et était exploité par une filiale de la SCNF et de Trenitalia.

Les ministres des Transports, Elisabeth Borne (France) et Graziano Delrio (Italie), ont lancé conjointement la consultation pour la mise en concession du service d'
Autoroute Ferroviaire Alpine, ce 1er août 2017. L'appel public à concurrence européen constitue, selon les deux responsables, "une étape supplémentaire de la coopération entre la France et l'Italie" et "confirme la volonté des Etats de favoriser le report modal sur l'arc alpin" en pérennisant et renforçant ce service de transport de poids lourds sur des trains.

 

 

L'Autoroute Ferroviaire Alpine est née des suites de l'incendie du tunnel routier du Mont-Blanc, en 1999. Les deux pays avaient alors décidé de créer une ligne expérimentale, inaugurée en novembre 2003, en s'appuyant sur des subventions jusqu'en 2006, année où le déficit des débuts avait laissé place à des comptes à l'équilibre. L'exploitant actuel, Autostrada ferroviaria alpina, filiale commune de la SNCF et de Trenitalia, devra donc céder sa place ou faire une offre jugée compétitive.

 

175 km en trois heures, sans fatigue pour le chauffeur

 

Rappelons que cette liaison ferroviaire, de 175 km, relie la vallée de la Maurienne (Savoie) à la banlieue de Turin. A partir de deux plateformes de transbordement, les camions sont chargés sur des wagons spéciaux Lohr, de type surbaissé avec roues de diamètre standard et plateformes pivotantes permettant de charger des attelages complets ou des remorques seules. Quatre allers-retours sont proposés chaque jour, les chauffeurs des camions voyageant dans une voiture Corail spécialement aménagée avec service de restauration, un trajet durant 3 heures.

 

 

A l'origine, seuls les camions citernes pouvaient emprunter la ligne, en raison de problèmes de gabarit, mais des travaux d'élargissement du tunnel du Fréjus ont permis de lever cette limite en 2007. La fréquentation a atteint un pic en 2010, avec 25.000 poids lourds transportés annuellement, avec une part importante de cargaisons dangereuses (43 % du trafic). Deux trains spéciaux assurent toutes les liaisons, composés de 11 wagons doubles.

 

Afin de relancer ce service multimodal, essentiel au report des camions vers le rail, les deux gouvernements entendent donc concéder son exploitation pour une durée de 10 ans.

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