ACCESSIBILITÉ. D'après une enquête Ipsos, 8 Français sur 10 déclarent utiliser régulièrement un élévateur. Mais ils sont aussi plus de la moitié à estimer que les machines font défaut dans de nombreux lieux publics. Les professionnels saisissent l'occasion pour réitérer leurs propositions.

Y aura-t-il assez d'ascenseurs pour accueillir les millions de touristes attendus à Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques ? C'est la question qui ressort d'une enquête Ipsos réalisée pour la Fédération des ascenseurs début février auprès d'un millier de personnes.

 

 

On y apprend notamment que 8 Français sur 10 utilisent régulièrement un élévateur, et 28% le font même quotidiennement. D'après le syndicat professionnel, quelque 100 millions de trajets en ascenseur seraient effectués chaque jour en France. Or les équipements de mobilité verticale risquent de manquer, ou du moins d'être insuffisamment entretenus en vue des JO.

 

Densification des villes et vieillissement de la population

 

À l'heure actuelle, 57% de nos compatriotes les jugent déjà essentiels pour déplacer des charges occasionnelles, accompagner des personnes âgées (53%) ou des enfants en bas-âge (41%). Au-delà de faciliter la vie quotidienne, ils sont censés offrir un accès à différentes espaces urbains, lieux publics ou copropriétés.

 

Mais cette tendance pourrait encore s'alourdir à l'avenir. Depuis plusieurs années, les professionnels de la filière mettent en garde sur la nécessaire maintenance du parc que vont entraîner les phénomènes de densification et de verticalisation des villes.

 

Sans oublier le vieillissement de la population et la perte d'autonomie qu'il engendre. Les prévisions estiment qu'1 Français sur 3 aura plus de 60 ans en 2030, et que les plus de 65 ans seront alors plus nombreux que les moins de 15 ans.

 

25% des ascenseurs ont plus de 40 ans

 

Pour l'heure, les équipements font déjà défaut. Selon le sondage Ipsos, les Français sont 52% à constater le manque d'ascenseurs, d'escaliers mécaniques ou de trottoirs roulants dans les transports en commun, 63% dans les écoles et universités, et 65% dans les centres sportifs.

 

Les ascensoristes pointent par ailleurs le retard de la France en la matière, notamment en comparaison à ses voisins européens : on compte 8 élévateurs pour 1.000 habitants dans l'Hexagone, quand le ratio est de 23 pour 1.000 en Espagne. Dans la construction neuve, la mise en accessibilité immédiate serait également trop sous-estimée, d'après la Fédération des ascenseurs.

 

La profession demande donc aux pouvoirs publics de déployer davantage d'équipements mais aussi de renforcer les dispositifs d'aide pour mieux les entretenir, car leur rénovation est jugée prioritaire par 94% des sondés. Elle estime en effet que 50% des appareils existants ont plus de 30 ans, et qu'un quart d'entre eux ont même dépassé les 40 ans de fonctionnement.

 

Modifier Ma prime rénov' et Ma prime adapt'

 

 

"Pour répondre à ces besoins, à partir d'un certain âge, il est essentiel de moderniser les ascenseurs pour garantir sécurité, fiabilité, et économies d'énergie. Tout comme nous n'utilisons plus de 4L et de 2 CV sur nos routes, nous devons changer les ascenseurs de nos villes", appuie Philippe Boué, le président de la Fédération des ascenseurs.

 

D'après le dirigeant, "la rénovation des appareils âgés de 30 à 40 ans permet jusqu'à 60% d'économies d'énergie. L'ascenseur a donc son rôle à jouer dans la décarbonation de notre environnement."

 

Le syndicat réitère par conséquent sa proposition d'intégrer les ascenseurs à Ma prime rénov', tout en étendant Ma prime adapt' aux logements collectifs et aux espaces publics. Il plaide en outre pour débloquer d'autres fonds, tel que le plan de la région Île-de-France qui avait déjà consacré 2 millions d'euros à la modernisation des ascenseurs en copropriété.

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