EN CHIFFRES. L'activité des très petites entreprises a terminé l'année 2023 en recul. Les entrepreneurs du bâtiment comme ceux des travaux publics n'ont pas beaucoup de motifs d'espérance pour 2024.

2023 ne s'est pas terminée de la meilleure des manières et 2024 ne se présente pas non plus sous les meilleurs auspices. Dans son enquête de conjoncture sur le 4e trimestre 2023 réalisée par l'institut Xerfi Specific, l'Union des entreprises de proximité (U2P) déplore une détérioration du climat des affaires pour les très petites entreprises et indépendants.

 

 

Dans leur globalité, ceux-ci ont vu leur activité dévisser de 0,9% entre octobre et décembre derniers, après -1,5% entre juillet et septembre. Sur l'ensemble de l'exercice 2023, la baisse atteint également 1,5%.

 

Le volume de travaux des artisans du bâtiment s'est contracté de 2,5%

 

Étant donné que l'U2P compte parmi ses membres la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment) et la CNATP (Chambre nationale de l'artisanat des travaux publics), l'étude comporte également des chiffres relatifs au secteur de la construction. L'activité des artisans du bâtiment a confirmé son décrochage au 4e trimestre 2023 : le volume de travaux s'est contracté de 2,5% (après -1,5% durant l'été) tandis que le marché a gagné 0,9% en valeur du fait de l'inflation.

 

"Les entreprises artisanales enregistrent également une baisse d'activité par rapport au 4e trimestre 2022 (-1,4%) mais dans des proportions moindres que l'ensemble du secteur bâtiment", peut-on lire dans l'étude. Qui ajoute : "L'activité construction neuve continue de chuter dans un contexte économique toujours dégradé et un marché du crédit contraint par des taux d'intérêt élevés".

 

La rénovation, elle, a stagné, en raison de la baisse du pouvoir de vivre des ménages. Au final, sur l'ensemble de l'année 2023, l'activité des artisans du bâtiment s'est rétractée de 0,5% en volume, alors qu'elle a augmenté de 4,5% en valeur.

 

L'activité de l'artisanat des TP a reculé de 2%

 

Dans les TP, l'année dernière a fini dans le rouge. Le volume de travaux a reculé de 2% entre octobre et décembre, contre +0,9% entre juin et septembre.

 

Attention toutefois, "cette évolution s'avère en décalage avec celle du secteur des TP dans son ensemble, qui progresse sensiblement sur la période étudiée (+5%)". L'U2P précise en outre que "les marchés conclus ont fortement progressé en raison de l'attribution de très grands projets (réacteurs EPR de Penly...) mais ils ont surtout concerné les grandes entreprises".

 

La hausse des coûts de production, qui est d'ailleurs repartie de plus belle au 4e trimestre après un ralentissement aux 3e et 2e trimestres, a permis de faire progresser le chiffre d'affaires des artisans des TP de 0,5% en euros courants. Sur l'ensemble de l'année, leur volume d'activité s'est stabilisé, pendant que la valeur progressait de 2% à la fin décembre.

 

24% des entrepreneurs s'attendent à une baisse de leur chiffre d'affaires

 

 

La situation financière des entreprises de la construction reste malgré tout préoccupante. Les difficultés de trésoreries persistent, bien que les professionnels - bâtiment comme TP - soient plus nombreux à faire part d'une amélioration de leurs comptes : 10% au 4e trimestre (+2 points par rapport au 3e trimestre), contre 20% qui ont constaté une dégradation.

 

Ceci dit, ils n'ont pas beaucoup de motifs d'espérance. Le début d'année 2024 reste morose et les projections tablent sur un nouveau repli de l'activité entre janvier et mars.

 

D'après Xerfi, 24% des entrepreneurs interrogés s'attendent à une baisse de leur chiffre d'affaires (ils étaient 18% trois mois plus tôt), quand 12% misent sur une augmentation. Là encore, les opinions négatives se retrouvent aussi bien chez les artisans du bâtiment que chez ceux des TP. Dans le premier cas, la dégringolade des ventes des promoteurs immobiliers et constructeurs de maisons individuelles, combinée aux baisses des transactions dans l'ancien, "devrait peser sur le marché".

 

Le secteur a donc été particulièrement vigilant aux annonces de Gabriel Attal lors de sa déclaration de politique générale. L'U2P, qui vient de changer de président, attend également beaucoup des mesures de simplification administrative.

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