COMPÉTENCES. Le réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat et la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher ont signé en ce mois de janvier 2020 le Contrat d'objectifs et de performances 2020-2022 des artisans, qui s'articule autour de cinq axes de développement et de modernisation. Détails.

En ce mois de janvier 2020, le président du réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA France), Bernard Stalter, et la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, ont signé le Contrat d'objectifs et de performances 2020-2022 des artisans. S'inscrivant dans le cadre d'autres initiatives du Gouvernement et du secteur, comme la Stratégie nationale pour l'artisanat et le commerce de proximité, il s'articule autour de cinq axes de développement et de modernisation, conclus avec les professionnels. Une quarantaine d'objectifs, eux-mêmes déclinés en indicateurs, doivent permettre aux acteurs publics comme privés de renforcer le pilotage des Chambres. En premier lieu, le réseau des CMA s'engage à renforcer son accompagnement des créateurs et repreneurs d'entreprises et à améliorer l'information sur les statuts juridiques et les dispositifs de financements dédiés aux TPE/PME. L'autre volet concerne la simplification de la gestion administrative et de l'accès aux marchés publics.

 

 

Ensuite, l'exécutif et les artisans se sont accordés pour épauler les entreprises dans leur transition numérique et pour développer le partenariat avec FranceNum, une plateforme dédiée lancée fin 2018. Dans la même optique, le réseau des CMA poursuivra son accompagnement des artisans en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) pour optimiser leur consommation d'énergie, d'eau et de matières premières, tout en les aidant à réduire leurs déchets. La réparation plutôt que le remplacement sera également encouragée pour lutter contre le gaspillage, et la gestion des déchets du bâtiment sera aussi au programme, peu de temps après que la loi Economie circulaire instaurant une filière REP pour le secteur de la construction ait été ratifiée par le Parlement. Le troisième axe du contrat porte sur une campagne de communication destinée à valoriser les métiers de l'artisanat, principalement par le biais d'actions de terrain auprès des jeunes et des personnes en reconversion. Suite à la mise en place du label Entreprise du patrimoine vivant, les métiers d'art et du patrimoine peuvent en outre bénéficier d'une nouvelle vitrine, d'où un accompagnement là encore renforcé et qui pourra se traduire par la reprise de missions relatives à l'artisanat de l'Institut supérieur des métiers ou de la coordination des Journées européennes des métiers d'art, par exemple.

 

Un modèle simplifié, avec 18 établissements publics régionaux censés accompagner la redynamisation des territoires

 

 

Autre axe de travail : le maillage territorial. Les Chambres des métiers et de l'artisanat ont donc déclaré qu'elles allaient contribuer à la mise en oeuvre des programmes en faveur de la redynamisation des territoires, faisant probablement référence, sans le nommer, au dispositif Action coeur de ville. Lequel sera complété par une offre de services spécifiques aux artisans et la prise en compte de leurs entreprises dans les documents d'orientation, de planification et d'urbanisme. Enfin, le réseau des CMA souhaite rendre ses structures plus efficaces : en effet, les lois Pacte et Avenir professionnel prévoient de régionaliser les Chambres et d'instaurer un nouveau modèle de financement de la formation professionnelle. Pour y parvenir, le secteur mettra en place une politique de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (GPEC) ainsi qu'une mission de médiation de l'apprentissage. Développer l'entrepreneuriat des femmes et valoriser les compétences des migrants en vue de leur insertion dans la société sont les deux derniers chantiers auxquels les CMA veulent s'attaquer.

 

"Après la loi Pacte et le lancement de la Stratégie nationale pour l'artisanat et le commerce de proximité, le Contrat d'objectifs et de performances du réseau CMA constitue un jalon important dans l'accompagnement de ces professionnels par les pouvoirs publics", a affirmé à cette occasion Agnès Pannier-Runacher. "Il tire les conséquences des évolutions proposées dans la loi Pacte et les traduit en actions concrètes et opérationnelles. Il modernise le fonctionnement du réseau des CMA autour de 18 établissements publics régionaux et il simplifie en profondeur les démarches administratives." De son côté, le président de CMA France, Bernard Stalter, juge que ce contrat permettra de pérenniser le système des Chambres : "La contractualisation avec l'Etat est une chance, un atout et une reconnaissance du travail déjà engagé par l'ensemble des Chambres de métiers et de l'artisanat. Un moyen d'assurer notre transformation. Un moyen de garantir nos financements. Il s'intègre à notre réflexion stratégique et au nouveau modèle que nous sommes en train de créer pour les Chambres de demain."

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