La 12e édition du salon Artibat, qui réunit les artisans du bâtiment du Grand Ouest, se tient jusqu'à vendredi soir à Rennes. A l'heure où les effets de la crise continuent de se faire sentir dans les commandes, les artisans tentent de s'adapter aux nouvelles règlementations en matière de développement durable.

«Artibat n'est pas seulement un salon d'artisans, c'est le salon de toute la filière du bâtiment», indiquait Bruno Leclerc, directeur du salon et délégué de la Capeb Pays-de-la-Loire, à l'ouverture du salon mercredi. Pour sa 12e édition, Artibat, qui se tient une année sur deux, s'est délocalisé de Nantes à Rennes par manque de place dans le parc de la Beaujoire. Et pour cause : cette année encore, le nombre d'exposants a augmenté pour atteindre 1.118. Exposants et visiteurs viennent principalement du Grand Ouest, notamment de Bretagne et des Pays-de-la Loire, mais aussi de France, voire de l'étranger pour certains exposants. «Nous sommes le plus important salon régional», rappelle Patrick Moreau, président de la Capeb des Pays-de-la Loire, qui organise l'événement.

 

Le secteur du bâtiment est un enjeu important dans les quatre régions du Grand Ouest (Bretagne, Basse-Normandie, Pays de la Loire et Poitou-Charentes), puisque sa population représente 15,9% de la France métropolitaine mais le territoire concentre 16,7% des logements, et 17,1% des salariés de la construction. A elles seules, les régions Bretagne et Pays-de-la Loire représentent 71% de la construction de bâtiments dans le Grand Ouest.

 

«La qualité porteuse de ce salon est ce contact direct entre les techniciens, les industriels et les artisans», indique Patrick Moreau, selon qui 50.000 visiteurs étaient attendus sur les trois jours d'Artibat. Dans les différents halls et spécialités, on retrouve un leitmotiv : les matériaux sains et les économies d'énergie. «La préoccupation majeure de la Capeb est de réussir le virage du développement durable», poursuit Patrick Moreau. C'est aussi une manière pour ces artisans de s'adapter à la baisse d'activité, notamment dans le secteur de la construction neuve. Le segment de l'entretien-rénovation comble en partie cette baisse, et Patrick Liébus, président fédéral de la Capeb, a profité de l'ouverture d'Artibat pour évoquer la reconduction de la TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation.

 

Ce dernier a également tiré partie de la présence sur le salon de représentants des collectivités et des régions pour attirer leur attention sur les marchés publics, et le fait que les entreprises baissaient leurs prix afin d'être compétitives. «Cette pratique est suicidaire non seulement pour ces entreprises, mais aussi pour toute la profession. De plus, cela entraînera des malfaçons et la disparition des entreprises de proximité. Tenez-en compte rapidement», a-t-il apostrophé les responsables locaux.

 

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