PARC SOCIAL. La capitale va lancer, dans les deux ans, près de 170 opérations de rénovation du patrimoine social parisien. La Ville invite maîtres d'œuvre et entreprises à se saisir de ce marché.

Convaincre architectes et entreprises de se porter candidats. C'est l'objectif que s'est fixée la Ville de Paris, qui a organisé, au pavillon de l'Arsenal, une conférence pour marteler les objectifs ambitieux que les élus se sont fixés en matière de rénovation de logements sociaux. Jacques Baudrier, adjoint à la maire notamment en charge de la transition écologique du bâti, et Ian Brossat, en charge du logement, ont en effet rappelé les objectifs généraux du Plan climat parisien : neutralité carbone en 2050, -35% d'émission de CO2 d'ici à 2030.

 

Ces objectifs impliquent de rénover 5.000 logements sociaux par an, notamment. Or, si le rythme annuel lors du précédent mandat était déjà de 4.500 HLM réhabilités, "nous avons fait les rénovations les plus simples, donc cela devient plus complexe, avec des opérations plus lourdes", a expliqué Jacques Baudrier.

 

Dix fois moins de candidats quand pour le neuf

 

Sur 2021 et 2022, ces 5.000 logements annuels sont déjà financés, à hauteur de 800 millions d'euros, et "120 appels d'offres vont être lancés" pour "près de 170 chantiers". Le souci étant que "les architectes et les entreprises sont moins positionnés sur le marché de la rénovation". Et l'adjoint à la transition écologique du bâti de préciser que bien souvent, "en rénovation, on a dix ou 15 candidats sur un projet, alors que dans le neuf, on a jusqu'à 100 candidats".

 

Les trois bailleurs de la Ville, Paris Habitat, la RIVP et Elogie-Siemp, vont donc accélérer encore leur rythme de rénovations. La décennie qui vient va en effet devoir être très active s'ils veulent atteindre l'objectif du Plan climat : Elogie-Siemp, par exemple, qui a "totalement intégré ce plan à son patrimoine", doit encore "rénover 40% de son parc d'ici 2029" pour atteindre l'objectif de 2030, a expliqué Valérie de Brem, la directrice générale.

 

Une subvention de la Ville couvrant 25% des coûts

 

Blanche Guillemot, directrice du logement et de l'habitat de la Ville, a rappelé que depuis 2009, ce sont 500 groupes immobiliers du parc social, soit 54.000 logements, dont la rénovation a été accompagnée par la Ville. La subvention couvrant, en moyenne, 25% des opérations. Le coût pour les finances locales s'est élevé à 550 millions d'euros.

 

 

C'est souvent le parc de Trente glorieuses qui a été privilégié, permettant 54% d'économies d'énergie en moyenne, et une économie de charges de 400 euros annuels pour les locataires. Il s'agit très souvent d'"opérations globales allant plus loin que la rénovation thermique" ; le coût par logement est d'environ 60.000 euros, dont 25.000 pour la partie énergétique.

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