Autre piste évoquée, l'usage de la valorisation matière. Là encore, le Sfic avance des chiffres importants : "Au sens de la directive cadre Déchets (art. 3, définition 17) l'industrie cimentière a recyclé 2,6 Mt de matières minérales en 2014, issues de déchets minéraux ou des combustibles consommés en cimenterie dont 0,6 Mt valorisée lors de la préparation de matière crue, 0,2 Mt valorisée lors de la cuisson du clinker et 1,8 Mt valorisée lors du broyage". Ainsi, l'acier contenu dans les pneus usagés, par exemple, permet de limiter ou d'éviter l'ajout de minerai de fer dans le clinker ainsi complété. Il est également possible d'incorporer des fumées de silice issues de la production de silice ou ferro-silice, des laitiers de haut-fourneau qui sont des sous-produits de la fonte, ou des cendres volantes issues des centrales thermiques à charbon. Le Sfic ajoute : "Remplacer une partie du clinker par d'autres constituants permet une double réduction des émissions de CO2 par une diminution des émissions irréductibles liées à la décarbonatation du calcaire, ainsi que par la diminution de l'énergie nécessaire pour fabriquer ces ciments". Les industriels explorent un moyen de réutiliser des matériaux issus des bétons de déconstruction, notamment par réintroduction en tant que matière première dans la fabrication du ciment.

 

Ils évoquent également le phénomène de recarbonatation du ciment. Le matériau piègerait en effet du CO2 dans sa matrice, principalement en surface. Un concassage des bétons de démolition permettrait de multiplier par 1.000 la surface d'échange et donc de bénéficier d'une captation du gaz carbonique accrue. "La recarbonatation de ces granulats améliore par ailleurs certaines de leurs caractéristiques (absorption d'eau, résistance mécanique, stabilité chimique) et les rend beaucoup plus aptes à une production traditionnelle de bétons", assure le Sfic. Autre méthode de captage du dioxyde de carbone, le recours à des micro-algues. Selon les industriels, "les premiers résultats obtenus avec les techniques actuellement disponibles sont prometteurs". Un hectare de micro-algues absorberait environ 10 fois plus de CO2 qu'un hectare de forêt terrestre. Et le gaz, utilisé pour faire croître les organismes, permettrait de produire de la biomasse algale ou des molécules à haute valeur ajoutée pour la cosmétique ou la nutrition.

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