FORMATION. Une demi-douzaine d'entreprises de la construction et de l'énergie viennent de signer une convention de partenariat afin de créer un programme de formation commun et inédit consacré aux réseaux nécessaires à la transition énergétique. L'objectif est d'anticiper les importants besoins en recrutements dans ce domaine à l'heure de l'électrification des usages.

Anticiper les besoins en recrutements pour construire et entretenir les réseaux électriques indispensables à la transition énergétique : c'est l'objet de la convention de partenariat signée ce 20 mars entre une demi-douzaine d'acteurs de la construction et du BTP. À l'heure de la décarbonation des activités et de l'électrification des usages, la filière - qui compte aujourd'hui 1.600 entreprises employant 100.000 salariés - estime en effet qu'elle aura besoin de 8.300 bras supplémentaires chaque année, dont 3.300 en alternance.

 

 

Enedis (le gestionnaire du réseau de distribution électrique), RTE (le gestionnaire du réseau haute tension), la FNTP (la Fédération nationale des travaux publics), le Serce (le syndicat des entreprises de la transition énergétique et numérique), le Sner (l'union nationale des syndicats professionnels de construction et d'entretien des réseaux secs), le Gimelec (le groupement des entreprises de la filière électronumérique française) et le Sycabel (l'organisation des fabricants de fils et câbles électriques et de communication) ont ainsi lancé un programme de formation commun et inédit, baptisé les "écoles des réseaux pour la transition énergétique".

 

"Dégenrer les métiers techniques"

 

Les compétences de ces métiers devront faire l'objet d'une adaptation "sans précédent depuis 50 ans, dans la formation initiale et tout au long de la vie professionnelle des salariés", explique un communiqué commun. Les acteurs se sont accordés sur une feuille de route qui s'articule autour de trois volets. L'objectif est non seulement de permettre aux professionnels d'embaucher "dans de bonnes conditions", mais également de "dégenrer les métiers techniques", une "approche indispensable à l'élargissement des viviers", toujours d'après ce même communiqué.

 

Les trois volets consistent concrètement à renforcer l'attractivité des métiers, à mettre en adéquation les formations avec les besoins du secteur, et à accompagner les parcours professionnels dès le stage ou l'alternance. Les futurs effectifs seront initiés du CAP au Bac+5, en formation initiale comme en formation continue. Le programme concernera les métiers de l'électrotechnique, de l'automatisme, de la maintenance industrielle et des télécommunications, et ce sur l'ensemble du territoire.

 

L'idée serait de démarrer ces "écoles" dès la rentrée de septembre 2023, grâce à l'élaboration conjointe avec l'Éducation nationale des formations des personnels, au renforcement du dispositif d'orientation au collège, à la contribution de professeurs d'électrotechnique et à la création de classes dédiées "réseaux électriques" dans les lycées professionnels, avec à la clé du mentorat par un salarié d'une entreprise de la filière.

 

10 classes en septembre 2023

 

 

"Ce dispositif s'appuie sur un partenariat local avec les lycées ayant une classe de Baccalauréat professionnel Métiers de l'électricité et de ses environnements connectés (25 jeunes par classe). Il s'agit pour le programme des 'écoles des réseaux de la transition énergétique' d'apporter 30% de contenus 'réseaux électriques' dans cette formation diplômante nationale, intégrant 18 semaines de stage réalisées dans les entreprises de la filière", précisent les sept signataires.

 

Leur ambition est d'ouvrir une dizaine de ces classes en Bac pro électricité en septembre prochain dans les Pays de la Loire, en Bourgogne-Franche-Comté, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans les Hauts de France, en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est. Cet objectif sera encore rehaussé à 25 classes en septembre 2024, grâce à l'extension du dispositif aux BTS d'électrotechnique.

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