MATÉRIAUX DURABLES. Afin de promouvoir et développer l'utilisation de solutions constructives renouvelables, l'Union des industriels et constructeurs bois (UICB) et InterChanvre s'associent dans le cadre d'un partenariat inédit. Ils entendent informer les professionnels et proposer des évolutions normatives ou réglementaires.

La construction biosourcée s'organise. Alors qu'un comité de liaison des matériaux vient de se mettre sur pied en Île-de-France, deux filières distinctes, l'interprofession InterChanvre d'un côté, et l'Union des industriels et constructeurs bois (UICB), se rapprochent pour œuvrer ensemble au développement de solutions constructives durables. Dans le cadre d'un partenariat révélé ce 20 novembre 2018, les deux acteurs disent vouloir "valoriser les nombreux bénéfices communs en termes de performances pour le bâtiment et de respect de l'environnement". Ils souhaitent promouvoir la construction les solutions biosourcées, et particulièrement le mix bois-chanvre en structure porteuse et en isolation.

 

 

Des ressources françaises

 

Le bois présente des qualités structurelles en termes de légèreté, de robustesse et de souplesse. Il contribue évidemment à capturer du carbone pendant sa période de croissance puis à le stocker pendant toute sa durée d'utilisation, ce qui contribue à réduire l'empreinte des bâtiments qui l'utilisent. La filière ajoute que la préfabrication en usine raccourcit les délais et réduit les coûts ainsi que les nuisances sur chantier. Elle soutient que le matériau apporte un certain confort aux occupants grâce à ses propriétés hygroscopiques voire apaisantes. De son côté, le chanvre se présente comme "un véritable avantage écologique", puisque sa culture ne nécessite aucun engrais chimique. Et lui aussi stocke le CO2, à raison de 15 tonnes/hectare. La ressource, française (l'Hexagone est le premier producteur européen), garantit un circuit court et responsable.

 

 

L'engagement de l'UICB et d'Interchanvre portera également sur des actions d'information pédagogique, de communication et d'événementiel, "afin de sensibiliser l'ensemble des parties prenantes aux avantages de ces solutions". Il est prévu que les partenaires proposent des évolutions dans la certification, la normalisation et la réglementation.

 

Lancement d'un plan d'action interministériel et d'un contrat de filière 2018-2020 pour le bois :
La filière forêt-bois a obtenu le lancement d'un plan interministériel pour relancer son activité. Le gouvernement annonce avoir identifié 18 actions prioritaires, autour de trois grands axes : mobiliser et renouveler la ressource, développer les marchés finaux et soutenir les investissements y compris en R&D, améliorer la performance environnementale. Pour chacune de ces actions, un ministère pilote a été défini, avec une échéance de réalisation.
Le CSF Bois a élaboré un contrat de filière pour la période 2018-2020, qui s'articulera pour sa part autour de trois projets structurants : renforcement de l'innovation collaborative ("Cadre de vie : demain le bois"), réalisation d'ouvrages exemplaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, accompagnement à l'élévation des compétences dans les entreprises.
Julien Denormandie, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, déclare : "Le contrat stratégique est un outil opérationnel qui va transformer la construction afin de développer l'usage du bois. Il faut développer la construction de logements, d'écoles et d'immeubles de bureaux en bois pour permettre de réduire l'empreinte carbone des bâtiments, réduire les coûts de construction et valoriser la ressource forestière française. C'est une attente de nos concitoyens".

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