A quelques jours de passer la main à Jacques Chanut, qui le remplacera à la présidence de la Fédération française du bâtiment, Didier Ridoret fait le constat de six années de mandat. Interview.

Batiactu : Vous êtes arrivé en même temps que la crise de 2008. Etait-ce un handicap ?
Didier Ridoret :
Certes, les conditions n'étaient pas les meilleures, mais ce qui compte c'est le résultat. Et moi, ce que j'en retire de ces six dernières années, c'est que je pars avec un bilan de 340.000 logements mis en chantier. Ce sera un de mes regrets.

 

Bien sûr, il y a eu de bonnes choses, comme l'éco-conditionnalité, l'auto-liquidation de la TVA ou la loi Savary sur le travail illégal. Alors, oui, le challenge a été plus compliqué, mais je reste persuadé que nous n'avons pas trouvé la ou les clés pour rebondir. C'est ça qui est le plus pénible !

 

Batiactu : Selon vous, qu'est-ce qui a pu freiner la relance de l'activité ?
D. R. :
On a envoyé trop de mauvais signaux à la construction comme la loi sur l'encadrement des loyers, les hausses successives de la TVA, l'allongement des délais des plus-values… Tout cela a été des freins aux transactions, qui auraient même dû faire baisser les prix. Or cela n'a pas été le cas. Les transactions ont baissé, les prix ont continué d'augmenter, et parallèlement, cela n'a pas généré plus de travaux pour le bâtiment.

 

Batiactu : A votre avis, quels sont les leviers à actionner pour redresser la situation ?
D. R. :
On se trouve dans une situation où il faudra trouver des solutions très innovantes. Et là, je suis encore persuadé que la piste de la simplification est une très bonne piste. Le véritable problème pour notre secteur, c'est l'inertie, mais certainement que le détricotage des normes ne se fera pas sans heurt, mais leur allègement est l'un des seuls moyens de s'en sortir. Cela va prendre du temps, mais il faut maintenant arrêter de vouloir conduire une Ferrari alors qu'on n'en a plus les moyens !

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