La 8ème exposition internationale de la Biennale de Venise témoigne de la réflexion sur l'avenir de l'architecture. La ligne droite est largement battue en brèche.

Parmi les conséquences inattendues des attentats du 11 septembre, l'agonie de l'angle droit. C'est du moins ce que pense Frédéric Edelmann dans son article paru dans Le Monde et titré "Venise proclame l'abolition de l'angle droit".

En baptisant cette nouvelle édition de la biennale d'architecture " Next ", les organisateurs rendent compte de ce sentiment qu'il faut désormais remplacer des concepts architecturaux obsolètes. Next, c'est le temps qui passe si vite que la moindre création risque d'apparaître périmée sitôt achevée. Next, c'est ce qui vient, et qui est déjà là.

Car l'une des originalités de cette biennale est que toutes les maquettes exposées, même les plus futuristes ou improbables, correspondent à des chantiers qui ont déjà trouvé leur maître d'ouvrage. C'est le futur immédiat, fugace et volatile.

Que va-t-il changer dans cet avenir en marche ? Qui novi sub sole ? La courbe. Pressentie depuis longtemps comme la forme du futur, elle s'impose désormais comme la seule viable. Les fers de lance de ce mouvement sont évidemment ceux qui furent baptisés les " déconstructivistes ", parce qu'ils faisaient exploser la ligne droite. Nommons dans le désordre Peter Eisenman, Bernard Tschumi ou Daniel Liebeskind.

Le palmarès de cette Biennale est donc tout naturellement à l'unisson de ces réflexions: le Portugais Alvaro Siza remporte le Lion d'Or du meilleur projet pour sa fondation à Porto-Alegre, dont les formes se jouent des lois de l'apesanteur et d'où l'angle droit a été banni.

Mais les nouvelles stars de l'architecture contemporaine, celles qui ont su répondre aux attentes d'un public de plus en plus attaché au confort de leur cadre de vie, ne doivent pas se leurrer. Next peut aussi se traduire par "Au suivant" et annoncer la jeune garde de l'architecture de demain.

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