Durant trois jours, les acteurs du monde de l'habitat social tenteront d'établir un programme pour les cinq années à venir. Baptisé « HLM 2012-2017 : les urgences, les chantiers », ce dernier donne le ton d'un Congrès où les dilemmes devront faire place aux choix. Explications.

Jean-Marc Ayrault et Cécile Duflot ouvriront, ce mardi 25 septembre 2012, le bal du 73e Congrès de l'Union sociale pour l'habitat. Preuve que le sujet est épineux et délicat et qu'il sera traité à la mesure de son ampleur. Voilà qui devrait satisfaire les acteurs du mouvement HLM, qui regroupe quelque 760 organismes sous sa coupe, réunis à Rennes jusqu'à jeudi.

 

Mais ce ne sera pas si simple et la présence du Premier ministre et de la ministre du Logement ne suffiront certainement pas à apaiser les inquiétudes d'un mouvement qui doit, d'un côté, construire plus à la demande du Chef de l'Etat - qui entend voir sortir de terre 150.000 logements sociaux par an dès l'année prochaine - et d'un autre côté, rénover un parc social où la précarité de ses habitants s'aggrave de jour en jour. A l'heure où le texte du projet de loi sur la mobilisation du foncier et la construction de logements sociaux rédigé par Cécile Duflot passe aux mains de l'Assemblée nationale, l'urgence semble de mise.

 

Choix cornéliens
Pendant son Congrès, l'USH présentera un rapport qui établit que les besoins en logement iront en s'accroissant dans les vingt prochaines années : « Le nombre de ménages sera de 32 millions contre 27 millions actuellement, dont 13 millions de plus de 60 ans contre 9.5 millions en 2012 » cite l'AFP. Entre temps, les coûts d'un logement locatif social ont progressé, passant entre 2005 et 2011, de 80.000 à 130.000 € en province et de 120.000 à 180.000 € en Ile-de-France, précise l'agence. Résultat, l'USH se dit, dans ce même rapport, confronté à un dilemme : « Si l'on contraint à l'excès le niveau des loyers, la situation financière des organismes se dégradera et ils ne pourront plus entretenir leur parc ». Et d'ajouter : « Et si rien n'est fait pour parvenir, notamment dans le neuf, à des loyers bas, les populations les plus défavorisées ne pourront plus s'y loger ».

 

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