L'UPA fixe ses priorités au premier tour de table de Matignon Le premier ministre a reçu mardi 29 mai à Matignon les leaders des huit organisations syndicales et patronales représentatives et notamment Jean Lardin, président de l'UPA. Objectif : préparer la conférence sociale avant le 14 juillet. Au menu : la vague de plans sociaux, le coup de pouce au Smic et le retour de la retraite à 60 ans pour certains salariés. Décryptage.

C'était le Jour J! Le chef du Gouvernement, Jean-Marc Ayrault a posé mardi 29 mai, la première pierre du «dialogue social rénové». Elle doit être ainsi la marque du quinquennat Hollande. Le premier ministre a reçu à Matignon des délégations de chaque organisation syndicale et patronale représentative. Des entretiens d'une heure avec François Chérèque (CFDT), Jean-François Roubaud (CGPME), Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) et Jean-Claude Mailly (FO) ont eu lieu. Puis avec Bernard Thibault (CGT), Philippe Louis (CFTC), Jean Lardin (UPA) et enfin Laurence Parisot (Medef).

 

« L'objet de cette rencontre n'a pas été pour nous de caler l'ordre du jour de la conférence sociale de mi-juillet ni d'en arrêter la méthode mais de faire connaissance avec le Premier ministre fraichement nommé et d'indiquer nos priorités », nous confie Jean Lardin, président de l'UPA. Il voulait surtout vérifier que nos priorités transmises en fin d'année 2011 étaient les mêmes qu'aujourd'hui. Et Jean-Marc Ayrault a bien noté une concordance de nos priorités ! » Et d'ajouter : « On sent bien une volonté de faire de la concertation et ce ne fut pas une juxtaposition de monologues».

 

Pouvoir d'achat et salaires pour l'UPA
Devant Jean-Marc Ayrault, l'UPA a défendu plusieurs priorités «pour favoriser le double objectif de croissance et d'emploi»: baisser le coût du travail via un transfert de charges et maintenir le pouvoir d'achat des Français «qui est le chiffre d'affaires des artisans», explique Jean Lardin, son président. Chiffres à l'appui, la première entreprise de France a créé plus de 600.000 emplois salariés supplémentaires en dix ans, compte 1,4 million d'entreprises, soit 3 millions de salariés. Elle réalise ainsi 400 milliards d'euros de chiffres d'affaires.

 

Autre priorité ? Renforcer Pôle emploi pour améliorer le service aux entreprises et créer un service public de l'orientation «empêchant toute sortie du système éducatif sans diplôme ni qualification».

 

Parmi les chantiers en tête du calendrier gouvernemental, deux promesses de François Hollande divisent particulièrement syndicats et patronat: le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt et un coup de pouce au Smic (actuellement de 1398 € brut, soit environ 1.100 € net). « Sur ces deux points, nous y sommes favorables : le retour à la retraite à 60 ans dans notre secteur difficile pour les salariés ayant démarré à travailler tôt est une bonne idée, la seconde promesse à propos du Smic, nous sommes d'accord mais à condition qu'il soit modéré.»

 

« Augmenter, avec un bon dosage, la CSG et la TVA »
De plus, l'UPA préconise auprès du Gouvernement d' « aller chercher avec un bon dosage davantage de contribution sociale généralisée (CSG) et d'augmenter légèrement la TVA à hauteur de 0,5 %. »

 

Aucune annonce n'est attendue dans la soirée. Si ce n'est la satisfaction du Gouvernement d'avoir redonné la parole aux partenaires sociaux. « Nous avons le sentiment que les décisions populaires comme la hausse du Smic et le retour à la retraite à 60 ans auront été arrêtées avant les élections législatives », témoigne M. Lardin. Ce qui signifie certainement que les sujets qui fâchent seront abordés après… « L'objectif de redressement du pays ne pourra être atteint que si chacun accepte de 'Penser autrement', en s'appuyant d'abord sur le tissu des petites entreprises, en réduisant drastiquement les dépenses publiques, et en privilégiant le dialogue social avant de légiférer »,conclut-il.

 

Par ailleurs, le Premier ministre était entouré de quatre ministres : Michel Sapin (Travail), Marisol Touraine (Affaires sociales), Arnaud Montebourg (Redressement productif), et Marylise Lebranchu (Fonction publique). François Hollande devrait préciser ce mardi 29 mai au JT de France 2 les contours de la grande conférence sociale. De plus, une réunion préparatoire, regroupant l'ensemble des partenaires sociaux autour du Premier ministre, se tiendra le 5 juin à Matignon.

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