RENOVATION/AMENAGEMENT. Transformer une ancienne boutique en loft-souplex de 70 m², telle était l'idée de Daniel Cossard, architecte d'intérieur, pour pallier le manque de biens à Paris. Une réalisation qui lui sert aujourd'hui d'habitation secondaire mais aussi de vitrine pour son travail. Mais avant de pouvoir lui-même s'y installer, Daniel Cossard a dû faire face à de nombreuses difficultés. Explications.

Les souplex sont souvent vus d'un mauvais œil. Risque d'humidité, absence de fenêtre en sous-sol, et parfois même risque de claustrophobie, les raisons sont nombreuses pour expliquer cette "hostilité" envers ce type de logement très réglementé et souvent sujet à des arnaques immobilières.

 

Daniel Cossard est créateur, designer et architecte d'intérieur, et il a été séduit par un ancien local commercial, situé dans le 17ème arrondissement de la capitale. "L'idée était de tirer parti d'un bien qui n'avait aucune cote et d'en faire à la fois, un logement que je puisse habiter et une vitrine pour mon travail" explique-t-il.

 

Seulement, de nombreux obstacles se sont dressés lorsqu'il a voulu en faire l'acquisition : "tout d'abord, confie-t-il, il a fallu faire une demande de changement d'usage à la mairie puisque le projet consistait à transformer une ancienne boutique en loft. Ensuite, comme le logement faisait partie d'une copropriété, des demandes de travaux étaient nécessaires et devaient être validés par l'ensemble des copropriétaires."

 

Démolition d'un escalier, nivelage des sols : de gros travaux en perspective
Côté gros œuvre, les sols ont posé une vraie difficulté. Principalement à cause de leur hauteur variant en fonction des pièces, pour atteindre parfois une différence de 15 cm. Il faut dire que ce local, tour-à-tour charcuterie, salon de massage et bureau d'agent immobilier, a connu de multiples transformations comme a pu le constater Daniel Cossard à son arrivée : "La boutique ouvrait sur la rue et à l'arrière, il y avait plusieurs petites pièces, sans fonction précise, qui avaient été rajoutées au fur et à mesure, sans tenir compte de ce qu'il y avait auparavant."

 

L'autre vraie difficulté, avant le chantier, a été de retracer l'histoire architecturale du logement afin de déterminer où étaient implantés les murs porteurs et ainsi voir quels travaux il était possible de réaliser. Pour cette étape importante, l'architecte a dû faire appel à un bureau d'études. A cette occasion, il a découvert des poutres métalliques, soutenant le rez-de-chaussée, rongées par la rouille, qu'il a été contraint de remplacer, par sécurité.

 

Plusieurs imprévus comme celui-ci ont témoigné plus tard de l'insalubrité du lieu et de travaux précédents très désorganisés. Par exemple, comme le raconte Daniel Cossard "nous nous sommes rendus compte en creusant que le niveau des égouts était plus haut que le sol de la cave. Il a donc fallu installer une pompe de relevage en urgence." Aussi, le sous-sol n'atteignant pas les deux mètres de hauteur, il était nécessaire pour l'architecte de creuser pour rendre cette zone habitable ou, du moins, viable.

 

Dernière anomalie constatée : la présence d'un ancien escalier, condamné, menant à l'étage supérieur. Une anomalie d'ordre juridique puisque cet escalier appartenait à la fois au local situé au rez-de-chaussée, mais aussi au propriétaire du dessus. Le choix de Daniel Cossard a donc été de le démolir pour gagner de la place. Un gain de surface non négligeable pour un logement cloisonné.

 

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