La Commission européenne vient d’annoncer le financement d’un projet de recherche, visant à mieux connaître et gérer les risques chimiques inhérents à certains produits utilisés dans l’industrie de la construction. En Europe, près de 9 entreprises sur 10 ne respectent pas les prescriptions de prévention liées à ces substances. Détails.

L’exposition aux substances chimiques coûte à l’industrie de la construction en Europe au moins 98 millions de jours perdus et cause près de deux millions de cas de maladie chaque année. Les coûts directs liés à ces expositions sont évalués à 75 milliards d’euros par an. C’est dans ce contexte que la Commission européenne vient de recommander le déblocage de ressources financières pour le projet de recherche ChemXchange. Il s’agit d’un système d’échange d’information et de gestion des risques inhérents aux substances chimiques dans l’industrie de la construction.

Le projet doit démarrer à l’automne 2008. Il visera à aider le secteur de la construction dans sa démarche de mise en conformité avec la nouvelle législation européenne sur les substances chimiques, Reach. «Les recherches révèlent que pas moins de 88% des entreprises européennes ne respectent pas les prescriptions de prévention des risques liés aux substances présentant des risques toxicologiques connus», rapporte le Fédération de l’industrie européenne de la construction (Fiec). Pourtant, «le secteur utilise des substances à très haut risque, dont certaines jugées prioritaires par L’UE», présentant des caractéristiques CMR (cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) et PBT (substances persistantes, bio-accumulables et toxiques pour l’environnement).

Le financement de ChemXchange par la Commission européenne, suggéré par l’Association des entrepreneurs norvégiens (Eba), constitue selon la Fiec «un exemple de ce que des associations de PME peuvent réaliser au titre du programme-cadre de la recherche en vue de faciliter la mise en œuvre pratique de la législation communautaire par des entreprises de construction». Ce projet doit déboucher sur «un système personnalisé, économique et entièrement numérisé en vue de centraliser la collecte et l’assurance qualité des informations chimiques requises».

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