Le domaine de Chaumont-sur-Loire est le théâtre extraordinaire du Festival international des jardins. L'édition 2020, "Les jardins de la terre, retour à la terre mère", est à découvrir jusqu'au 1er novembre. Parmi les installations, découvrez Rainforest, réalisée par l'architecte et designer Patrick Nadeau, dans la serre tropicale.

"Les jardins de la Terre, retour à la Terre Mère" : le thème de cette édition 2020 du Festival international des Jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire, la 29e, se veut porteur d'espoir. "La Terre est un jardin et tout jardin se doit être une leçon de ce que devrait être notre relation avec elle, trop souvent agressée, abîmée, au risque, désormais, de nous mettre en péril, expliquent les organisateurs. Où et quels qu'ils soient, les jardins sont notre avenir et doivent proposer un modèle incluant un équilibre avec la nature et de nouveaux modes de coexistence entre humains et non humains." Pas moins d'une trentaine d'installations sont ainsi à découvrir, au milieu des jardins extraordinaires du domaine, s'interrogeant toutes, sur notre relation à la nature.

 

Parmi elles, Rainforest prend place dans la grande serre tropicale. Réalisée par l'architecte et designer Patrick Nadeau, elle est conçue comme un "collage de paysages plus ou moins imaginaires." "Une pluie de Tillandsias usnéoides traverse une forêt tropicale pour tomber sur de grandes flaques turquoises découpées dans un tapis de Monstera…" : une réalisation qui avait toute sa place dans ce festival, tant Patrick Nadeau, spécialiste du design végétal, travaille et s'interroge depuis de nombreuses années sur les relations que l'humanité entretient avec la nature, en imaginant comment les deux peuvent "coopérer." Avec lui, le végétal devient matériau d'architecture et ses vertus émotionnelles et sensitives, sont sublimées.

 

"Le végétal est alors regardé comme principe actif de l'architecture ou référence - voire modèle - pour le design" explique-t-il sur son site. "Intégrer végétal, architecture et objets dans une même dynamique de conception, interroge les disciplines de l'environnement sous des angles nouveaux, inattendus et transversaux."

 

Une pluie végétale évocatrice


Rainforest, Patrick Nadeau
L'installation Rainforest, réalisée par l'architecte et designer Patrick Nadeau, pour le Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau

Poétique, l'œuvre Rainforest de Patrick Nadeau est très évocatrice. Les tillandsias usnéoides, très courantes dans le sud des États-Unis ou en Amérique Centrale, explique l'architecte designer, sont "des plantes épiphytes (qui poussent en se servant d'autres plantes comme support sans les dégrader, ndlr) qui vivent accrochées aux arbres (…) [et] se nourrissent exclusivement de l'humidité de l'air et de lumière." L'architecte rappelle que ces plantes, également appelées "Spanish Moss", ont été immortalisées au cinéma par Tim Burton, dans son film Big Fish.

 

Disposées sur de grandes crinolines en fil métallique, elles tombent en pluie vers les coupelles de céramique bleue, réalisées par Ulrike Weiss, qui représentent des "cénotes, sortes de trous d'eau d'un bleu très intense que l'on peut voir dans la jungle du Yucatan", et dans lesquelles "du verre bleu fondu dans les coupelles crée un effet aquatique" accentué par les rayons du soleil perçant la serre.

 

Patrick Nadeau a décliné plusieurs fois son concept de pluie de tillandsias usnéoides, notamment l'année dernière, avec une suspension exposée à la Granville Gallery à Paris. À Chaumont, la Spanish Moss prend vie également avec un jeu de lumières qui se reflètent dans ses feuilles.

 

Les somptueux jardins, scénographies et installations proposés par le Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire sont à découvrir jusqu'au 1er novembre 2020.
Plus d'infos sur : http://www.domaine-chaumont.fr/

Découvrez quelques photos de l'installation en pages suivantes.

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Un "collage de paysages plus ou moins imaginaires"

Rainforest, Patrick Nadeau
Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau
À Chaumont, la Spanish Moss prend vie avec un jeu de lumières qui se reflètent dans ses feuilles lorsque ce n'est pas le soleil qui joue avec. Ces plantes, très courantes dans le sud des États-Unis ou en Amérique Centrale, explique l'architecte designer, sont "des plantes épiphytes (qui poussent en se servant d'autres plantes comme support sans les dégrader, ndlr) qui vivent accrochées aux arbres (…) [et] se nourrissent exclusivement de l'humidité de l'air et de lumière."

Une pluie de tillandsias usnéoides

Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire
Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau
Disposées sur de grandes crinolines en fil métallique, elles tombent en pluie vers les coupelles de céramique bleue, réalisées par Ulrike Weiss, qui représentent des "cénotes, sortes de trous d'eau d'un bleu très intense que l'on peut voir dans la jungle du Yucatan"

Une installation poétique dans la grande serre de Chaumont-sur-Loire

Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire
Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau
L'installation de Patrick Nadeau est à voir dans la grande serre du Domaine de Chaumont-sur-Loire, le temps du Festival international des Jardins.

Des coupelles de céramique évocatrices

Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire
Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau
Au fond des coupelles de céramique bleue réalisée par Ulrike Weiss, "du verre bleu fondu dans les coupelles crée un effet aquatique" accentué par les rayons du soleil perçant la serre.

Le festival de Chaumont-sur-Loire : une institution

Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire
Rainforest, Patrick Nadeau à Chaumont-sur-Loire © ph. Hervé Ternisien pour Patrick Nadeau
"Les jardins de la Terre, retour à la Terre Mère" est le thème de la 29ème édition du Festival international des Jardins du Domaine de Chaumont-sur-Loire. Pas moins d'une trentaine d'installations sont ainsi à découvrir jusqu'au 1er novembre 2020, au milieu des jardins extraordinaires du domaine, s'interrogeant toutes, sur notre relation à la nature.