L'année 2010 aura finalement été moins mauvaise que prévue (-1%), indique lundi la Fédération nationale des Travaux Publics, qui table sur une croissance de 2.5% en 2011. Si Patrick Bernasconi a rappelé l'enjeu pour les entreprises de renouer avec la compétitivité, il a aussi salué les grands soutiens de la croissance de demain, et pointé du doigt le retrait de l'Etat dans le secteur des TP. Détails.

Les fortes intempéries du début 2010, les blocages de raffineries à la rentrée et la neige de décembre n'auront pas eu raison de l'activité des Travaux Publics. En effet, alors qu'à fin juin, le Président de la FNTP tablait sur une baisse de 3% en fin d'année, c'est avec le sourire moins crispé qu'il a pu annoncer lundi un recul de 1% du chiffre d'affaires des TP.

 

Patrick Bernasconi a ainsi salué le volontarisme des élus locaux et des professionnels d'une part, et l'investissement des entreprises publiques d'autre part, qui ont amorti le choc de la crise. En effet, il a rappelé l'enveloppe de 2.5 milliards d'euros mise à disposition par les organisations professionnelles du BTP (lire l'article), tandis que les grands opérateurs tels RFF ou RTE ont lancé de vastes programmes d'investissements, respectivement de 1.455 et 1.1 milliard d'euros. Preuve d'une dynamique d'investissement qui s'est mise en route. Côte emploi, la FNTP déplore les 20.000 postes perdus sur trois ans, soit une baisse de 7% des effectifs, notant toutefois qu'en 2010, les heures réalisées par le personnel intérimaire progressaient de 6.7% entre janvier et novembre. Même si les perspectives sont encourageantes, la FNTP n'exclut pourtant pas celles d'importantes réduction d'effectifs pouvant atteindre jusqu'à 45.000 emplois.

 

Cependant, une des grandes inquiétudes du Président reste la situation « très préoccupante » des entreprises du TP. Il a ainsi rappelé les fléaux qui menacent leur activité, à savoir le niveau de prix de remise des offres toujours très bas, la réduction déséquilibrée des délais de paiement qui fragilisent les trésoreries, et la hausse des prix des matériaux qui est peu répercutée sur les facturations et qui pèse sur les marges des entreprises.

 

Perspectives encourageantes
A court terme, 2011 donne quelques raisons d'espérer, indique la FNTP. Ainsi, la Fédération mise sur une activité en légère hausse de 2.5% en valeur pour l'année prochaine, à 40 milliards d'euros. Les acteurs de la croissance devraient être le secteur privé, dont l'activité génèrera +4% en valeur de l'activité. Une première depuis trois ans, souligne le Président, qui a indiqué que la bonne santé du Bâtiment allait impacter les TP, et notamment la hausse des mises en chantier de logements neufs qui accélèreront les travaux de VRD.

 

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