Depuis quelques années, la transition énergétique a engendré une adaptation des métiers du bâtiment notamment dans leur pratique. Ces changements ont-ils fait émerger de nouvelles professions ? Ont-ils permis de créer des emplois ? Réponses avec la dernière enquête de l'Apec.

On le sait : le bâtiment est le premier secteur consommateur d'énergie finale, soit 45 %. Le défi était donc de taille pour la construction qui a dû prendre à bras le corps les questions environnementales. Réglementations, normes, analyse du cycle de vie, pratiques du métier… les évolutions ont été nombreuses ces dernières années, mais sont-elles une source de création d'emplois ? A cette question, l'Apec tente de donner des réponses dans sa dernière enquête.

 

Premier enseignement : globalement, la transition énergétique a généré peu de nouveaux métiers jusqu'à présent. Dans le bâtiment, "on constate le développement de certains métiers dans les bureaux d'études et les sociétés de service et de contrôle sur les calculs de performance énergétique", souligne l'Apec. De plus, des métiers pourraient émerger et devenir indispensables comme le conducteur de travaux en rénovation énergétique ou le technico-commercial spécialisé en aménagement durable.

Hausse des spécialistes énergétiques

Si, dans le bâtiment, l'impact de la transition énergétique n'est pas encore flagrant, dans l'énergie, il est un peu plus visible. Ainsi, l'enquête souligne une augmentation des spécialistes en efficacité énergétique : "En 2014, les offres d'emploi concernant les ingénieurs / chefs de projet en efficacité énergétique représentaient 12 % des offres étudiées dans le secteur de l'énergie, contre 6 % en 2005". L'étude évoque aussi le recrutement d'ingénieurs / chefs de projets en énergies renouvelables. Leur mission consiste à développer et coordonner des projets d'installations d'équipements d'énergies renouvelables (parcs éoliens, unités de production de biomasse, centrales photovoltaïques…).

Des métiers entrelacés

Outre l'émergence de nouveaux métiers, on observe aussi l'évolution de certaines professions et la possibilité de passerelles entre différentes activités jugées proches. L'enquête prend l'exemple de la filière des énergies marines renouvelables et du métier de technicien de maintenance éolienne. "Ces techniciens de maintenance pour les éoliennes off-shore pourraient ainsi être des techniciens de maintenance pour éoliennes terrestres qu'on formerait aux contraintes spécifiques du milieu maritime ou, à l'inverse, des professionnels de la mer formés à la maintenance", relève l'Apec. Résultat : des opportunités apparaissent : "L'ingénieur en efficacité énergétique peut travailler aujourd'hui dans des bureaux d'études spécialisés dans l'énergie, mais aussi dans des sociétés de construction de bâtiments et, demain, dans toute entreprise qui voudra intégrer une expertise en interne pour gérer au mieux ses consommations d'énergie", note l'étude.

 

Enfin, outre les aspects directement liés au travail, les modes d'organisation ont également muté, plus particulièrement dans le bâtiment puisque les différents métiers ont dû apprendre à travailler ensemble.

 

Méthodologie : L'analyse d'un échantillon d'offres d'emploi publiées par l'Apec dans chacun des trois secteurs en 2005 et 2014. La réalisation d'une quinzaine d'entretiens auprès d'experts (responsables de pôles de compétitivité, de branches professionnelles, de réseaux d'acteurs, de centres de formation...)

 

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