Klaus continue de faire des ravages… Plus de 8 jours après la tempête qui a touché de plein fouet le Sud-Ouest de la France, l'électricité n'est pas rétablie à 100% et il demeure encore beaucoup d'interrogations sur les conséquences matérielles et économiques qu'ont subies les entreprises de l'artisanat et du bâtiment de cette région. Tentative d'état des lieux avec les intéressés.

« Trop tôt », clament en chœur les responsables des Capeb et FFB de la région Aquitaine et du département des Landes, le plus touché. En effet, trop tôt pour constater les dégâts, tout d'abord, et trop tôt pour chiffrer quoi que ce soit. Mais l'optimisme reste de mise…
« Nous avons été moins touchés, d'une part car la tempête est arrivée plus bas et a davantage atteint le département des Landes. D'autre part, les dégâts que nous avons subis dans le département sont plus nombreux en volume, mais moins importants en termes de gravité. Nous avons surtout des petits sinistres », tient à souligner M. Léouffre, secrétaire général de la Capeb de Gironde (33). Ainsi, si l'on compare à la catastrophe de 1999, il semble bien que l'anticipation a été de mise et que les leçons ont été tirées et appliquées. Ainsi, l'on compterait moins de dégâts au niveau des bâtiments - exceptées les toitures qui ont le plus pâti des bourrasques - que ceux liés aux ruptures d'alimentation électriques ou aux inondations. Bien entendu, la principale victime restant la forêt.

 

Sauver les emplois !
On a beaucoup parlé des premières mesures d'urgence, qui étaient de dégager et déblayer les accès aux habitations, notamment. Du côté des professionnels, la priorité était davantage de conserver les emplois. Comme le précise M. Léouffre, « les entreprises du bâtiment et de l'artisanat de notre département ont eu pour premier souci de rentrer de la trésorerie et satisfaire le client. La priorité était de sauver l'emploi et limiter le chômage partiel. Les travaux des entreprises elles-mêmes ont été envisagés dans un deuxième temps ». Même son de cloche chez son collègue de la Capeb des Landes, François Corbi : « Là où nous serons vigilants dans les jours et semaines à venir, c'est sur les pertes d'exploitation des entreprises. Nous avons mis en place un programme « chômage partiel spécial tempête » pour nos adhérents. Là encore, le nombre de dossiers demandés est limité. La chambre des métiers et de l'artisanat évoque, à ce jour, le chiffre de 91 demandes de dossiers de chômage partiel ». Un chiffre toutefois à prendre avec quelques précautions, car si l'électricité est revenue dans près de 90% du département, il reste encore des problèmes de communication. Ainsi, la Capeb 40 elle-même a retrouvé « du jus » seulement ce lundi ! Encore quelque 10.000 foyers landais étaient privés de courant ce même jour…

 

Alors, pour ce qui est des échos des entreprises qui seraient menacées, difficile à dire. Mais l'optimisme règne, selon les responsables locaux. « A ce jour, nous n'avons reçu aucun retour d'entreprises qui auraient été touchées. C'est plutôt bon signe », confie Jean Soulé-Dupuis, Président de la FFB Aquitaine. Qui malheureusement n'a pas d'autres informations en ce début de semaine. « Nous n'avons pas eu non plus d'appels pour des entreprises gravement sinistrées. Au total, sur 2.600 entreprises landaises, nous avons reçu de 20 à 25 dossiers de ce type », renchérit François Corbi, secrétaire général de la Capeb des Landes (40).
Enfin, quant aux dégâts sur les chantiers ou le nombre de chantiers retardés, il est, encore une fois, trop tôt pour donner des chiffres ou une estimation financière. La Capeb 40 a d'ores et déjà pris les devant, lors d'une réunion avec la Préfecture, en demandant des aides d'urgence comme l'annulation de la taxe professionnelle pendant les deux années à venir, des mesures fiscales, ainsi que l'assouplissement des délais de paiement.

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