HABITAT INDIGNE. Le ministre du Logement Julien Denormandie a rappelé les mesures prises par le Gouvernement pour éviter que des drames tels que celui de Marseille se multiplient.

Pour le ministre du Logement Julien Denormandie, le drame de Marseille, dont le dernier bilan humain fait état de 6 personnes décédées, est révélateur de deux fléaux : celui de l'habitat insalubre et celui des marchands de sommeil - même s'il a précisé, sur la radio RTL, que dans le cas particulier des immeubles marseillais effondrés, il n'y a probablement pas de marchand de sommeil impliqué.


"Des trafiquants de misère"

 

"Je suis le premier ministre du Logement à avoir perçu très tôt ce fléau. Ces marchands de sommeil sont des trafiquants de misère, qui proposent des loyers incroyablement élevés à des personnes en détresse, et ne font aucun travaux", a-t-il dénoncé. "J'ai déclaré une guerre à ces personnes par la loi Elan, qui contient des dispositions telles que j'aurais les moyens de les considérer comme des trafiquants de drogue et de les taper au portefeuille." Par ailleurs, le ministre précise que ce texte va obliger les syndics à dénoncer ces marchands de sommeil.

 

 

Une directive qui convient aux professionnels du secteur, si l'on en croit Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim, contacté par Batiactu. "Il est normal que l'on fasse appel à cette profession pour assainir la situation", nous explique-t-il. "Toutefois, je rappelle qu'il s'agit d'une profession, composée de beaucoup de petites structures, qui ont besoin d'être soutenues. Nous ne pouvons pas demander toujours plus aux professionnels, et nous mettre des bâtons dans les roues par ailleurs. J'attends une cohérence, une vision positive du Gouvernement pour nous, et nous serons attentifs à l'actualité qui nous concernera durant l'année 2019." Une réforme des règles de la copropriété est effectivement en vue dans les mois à venir, prévue par la loi Elan définitivement votée il y a quelques semaines.

 

La loi Elan devrait permettre d'accélérer les procédures pour rénover

 

Le ministre du Logement a également affirmé que cette problématique, qui existe depuis des "décennies", ne concernait bien sûr pas seulement la ville de Marseille. "Nous avons identifié quatorze sites prioritaires pour lancer un travail avec les élus locaux et les services de l'état." Le plan annoncé il y a un mois par le Gouvernement est de 3 milliards d'euros sur les cinq à dix prochaines années. "Actuellement, il faut des années pour régler ce type de problèmes : la loi logement permet d'accélérer les procédures de réquisitions pour rénover ce type d'habitat dégradés", a aussi rappelé le ministre. Toutefois, c'est aux collectivités qui ont la charge de ces immeubles en péril, a-t-il assuré, et notamment des évacuations si nécessaires.

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