EXTENSION. A Chaville (92), une petite maison d'environ 50m2 s'est offert une surélévation colorée et contrastée, qui a fait doubler sa surface habitable, en l'enrichissant d'espaces spacieux, lumineux et conviviaux. Reportage.

Le chantier partait de loin. Sur un coteau de Chaville (92), cette petite maison d'environ 50 m2 dévoilait une façade triste et décrépie, qui renfermait des pièces sombres et étriquées, dont une chambre et une salle de bains... en sous-sol. Mais le cahier des charges des propriétaires était clair. "Ils voulaient de vraies chambres, une vraie salle de bains, une petite pièce d'appoint, de grands espaces lumineux...", explique Marc Lafagne, architecte en charge du projet.

 

Etant donnée la surface habitable très limitée, le défi était de taille. A l'aide d'un charpentier et d'un couvreur, il parvient, au terme de 7 mois et demi de travaux, à mettre en œuvre une surélévation qui a littéralement métamorphosé cette bâtisse. Autant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

 

Une manteau coloré et original

 

En effet, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'après travaux, la maison ne passe plus inaperçue, tant par ses dimensions que par son apparence. A l'extérieur, côté rue, la façade repose sur une surface équilibrée mais contrastée. Son bardage bois, placé tantôt à la verticale tantôt à l'horizontale, crée des jeux de lumières variés et contrastant avec les nombreuses menuiseries en aluminium.
La façade sud, elle, dévoile une composition atypique, qui rappelle les œuvres de Piet Mondrian, en mélangeant des panneaux rouge, jaune, blanc et bleu, qui :"brisent la monotonie et apportent du relief", affirme Marc Lafagne.

 

Une surface habitable quasiment doublée

 

Si les changements sont remarquables à l'extérieur, ils le sont aussi à l'intérieur. Après surélévation, la maison ne gagne pas moins de 70 m2, pour un total de 120 m2. Les pièces, auparavant concentrées à l'actuel rez-de-chaussée, ont en partie été déménagées à l'étage et laissent alors la place à une vraie pièce à vivre, plongée dans la lumière grâce à de nombreuses fenêtres.

 

La demeure compte désormais deux chambres, une mezzanine sous combles, un bureau d'appoint, deux salles de bains et un vaste espace, regroupant cuisine, salon et salle à manger. Le rez-de-chaussée et l'étage communiquent grâce à un magnifique escalier en chêne, qui répond au parquet en chêne au sol, l'un des rares vestiges de la maison d'origine. Maison à part vous fait visiter les lieux en images.

 

Maître d'ouvrage : NC
Maître d'oeuvre : Marc Lafagne
Lieu : Chaville (92)
Surface : surélévation de 70 m2 pour un total de 120 m2
Durée des travaux : 7 mois et demi (2015)
Coût des travaux : 170.000 €

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A l'origine : une maison sombre et étroite

Avant travaux, la maison était sombre et étroite
Avant travaux, la maison était sombre et étroite © Marc Lafagne
"Cette maison n'avait pas vraiment de points forts... elle ne faisait qu'environ 50 m2, divisés en quatre pièces relativement sombres et étroites : une entrée avec cuisine, une pièce de vie, une chambre, un sanitaire et une toute petite salle de bains...."

Une surélévation qui engloutit la maison

La surélévation engloutie la maison d'origine
La surélévation engloutie la maison d'origine © Marc Lafagne
Passé le fait que le plan d'urbanisme interdisait de faire monter trop haut la structure, "la surélévation a dû être posée au-dessus de l'ancienne bâtisse, car cette dernière n'était pas suffisamment solide pour supporter son poids."

 

En effet, la nouvelle construction repose sur des poteaux de bois installés à l'extérieur des murs de la maison existante et s'appuie sur de nouvelles fondations indépendantes. Un nouveau plancher bois, recevant les murs de la surélévation, a été créé au-dessus du plafond de la maison d'origine.

Une façade dynamique et contrastée

La façade est dynamique et contrastée
La façade est dynamique et contrastée © Marc Lafagne
La façade côté rue est recouverte d'un bardage bois. "Pour briser la monotonie, certaines lames ont été placées à l'horizontale, d'autres à la verticale. Elles captent différemment la luminosité, créant de beaux jeux de lumière." Le bois, lui, vient contraster avec les menuiseries en aluminium et avec une petite niche jaune et rouge accueillant une partie de la cuisine. Un dernier détail qui donne un aperçu de ce qui se trame sur la façade sud...

Une façade sud en clin d'œil à Mondrian

La façade sud est un clin d'œil à Mondrian
La façade sud est un clin d'œil à Mondrian © Marc Lafagne
"Côté jardin, l'idée consistait à proposer autre chose qu'un bardage bois. Au premier étage, j'ai proposé d'installer des plaques de contreplaqués massifs colorées, pour animer la surface d'une manière originale, ce qui ressemble un peu à une œuvre de Mondrian."
Côté technique, les façades ont été isolées par l'extérieur avec des matériaux biosourcés, de la laine de bois et de la ouate de cellulose. Pour parfaire le tout, elles ont été équipées de menuiseries en aluminium avec double vitrage. Résultat : "la maison consomme moins qu'avant, alors que la surface a doublé", assure Marc.

Un intérieur plongé en pleine lumière

L'intérieur marque par sa luminosité
L'intérieur marque par sa luminosité © Marc Lafagne
Après avoir franchi la porte d'entrée, les changements sont à la hauteur de ceux de la façade. La pièce à vivre bénéficie d'un généreux apport en lumière naturelle, venant notamment de deux grandes fenêtres à galandage donnant sur le jardin. Mais aussi grâce au décloisonnement de la surface. "L'une des difficultés durant les travaux a été de construire cette double poutre... la partie blanche entre correspond en fait à l'emplacement d'un ancien mur porteur que les poutres sont venues remplacer", explique Marc.

Une cuisine surélevée et agrandie

La cuisine a été surélevée et agrandit
La cuisine a été surélevée et agrandit © Marc Lafagne
La cuisine, elle, a été agrandie et avancée, créant la boîte jaune visible côté rue. "Elle a également été surélevée sur une estrade, car elle n'était pas au même niveau que le carrelage de l'entrée et que le parquet. Il y avait un léger écart de 3 ou 4 centimètres qui n'était pas très esthétique et pouvait être dangereux".

Quelques vestiges conservés

Des traces de l'ancienne maison ont été conservées
Des traces de l'ancienne maison ont été conservées © Marc Lafagne
Si la bâtisse d'origine n'était pas exceptionnelle, certains éléments méritaient d'être conservés. En témoigne de beaux carreaux de ciment, des radiateurs en fonte, une cheminée et un vieux parquet en chêne, qui confèrent le charme de l'ancien.

Un escalier en bois fait sur mesure

L'escalier en bois a été réalisé sur mesure
L'escalier en bois a été réalisé sur mesure © Marc Lafagne
Cet escalier en chêne fait sur mesure, diffuse une note de chaleur et de douceur grâce à sa teinte bois naturel et ses lignes épurées. Il répond parfaitement au parquet d'origine en chêne et opère la transition entre le rez-de-chaussée (l'ancienne maison) et l'étage (la surélévation).

Un étage à double hauteur

L'étage apporte de nombreuses nouvelles pièces
L'étage apporte de nombreuses nouvelles pièces © Marc Lafagne
Le premier étage dessert une chambre double hauteur côté jardin, une autre côté rue, une salle de bains et un petit bureau d'appoint, également double hauteur. C'est ici que la surélévation s'intègre à l'autre maison, en passant sur le plancher d'origine sans reposer dessus.

 

A l'étage, la mezzanine est mise en lumière grâce à une grande verrière qui plonge sur le R+1 et l'escalier.

Une salle de bains comme un îlot contrasté

La salle de bains joue la carte de la couleur
La salle de bains joue la carte de la couleur © Marc Lafagne
Dans cette maison, la couleur ne s'invite pas qu'en façade. Cette salle de bains se démarque du reste de la maison, relativement sobre et marquée par des luminosités blanches et des teintes bois naturel. De petites mosaïques mélangeant bleu sarcelle et bleu marine, un pan de mur bleu canard, une douche à l'italienne et une baignoire aux lignes très contemporaines, distillent une petite note de fantaisie.