ENERGIES MARINES. Le mois d'avril 2019 est riche en actualités autour des renouvelables marines. L'hydrolienne Guinard Energies a été sortie de l'eau après deux mois de tests dans le ria d'Etel tandis que le prototype de l'éolienne flottante Eolink a été mis à l'eau près de Brest. Détails.

Flux et reflux se succèdent, une machine sors de l'eau, une autre y rentre. Après deux mois de tests dans l'embouchure de la rivière d'Etel (Morbihan), l'hydrolienne Guinard Energies P154 a été ressortie de l'eau ce 29 avril 2019. Marc Le Boulluec, ingénieur de l'Ifremer (institut partenaire du projet), explique : "Contrairement à d'autres modèles d'hydroliennes, elle ne fonctionne pas dans les deux sens mais pivote sur un axe fixe pour s'orienter face aux courants. Ceci devrait augmenter ses performances, car les courants de marée descendante et montante ne sont souvent pas rigoureusement alignés". Le prototype aurait donné toute satisfaction. L'Ifremer a collecté des données sur plusieurs aspects : mesure des courants, test de peinture antifouling, caractérisation du fond et vérification de la pose correcte du câble.

 

A Brest (Finistère), c'est le prototype d'éolienne flottante Eolink qui a été mis à l'eau et ancré sur le site d'essai en mer de l'Ifremer pour y être testé jusqu'à l'automne. Là aussi, la machine est capable de s'orienter face au vent grâce à un système d'ancrage spécifique. Le modèle testé est à l'échelle 1:10, avec des dimensions choisies proportionnellement à la hauteur des vagues du site, dix fois plus petites qu'au large. Déjà déployé l'an dernier, le prototype légèrement modifié (suppression des plaques de stabilisation, optimisation du connecteur tournant de l'ancrage) doit apporter un nouveau lot de données à exploiter.

 

Le problème du câble emberlificoté

 

 

La question du transfert au sol de l'électricité produite à partir de machines orientables soulève des problématiques techniques au niveau du câble. Les recherches autour du connecteur seront donc essentielles. L'Ifremer explique : "Caché sous l'eau, il joue pourtant un rôle essentiel. Sans lui, le câble risquerait de se rompre à force de tourner avec la structure flottante. Un peu comme lorsque l'on entortille trop les fils d'un casque audio… à ceci près que le câble en question devra en plus supporter un courant de 10 MW". D'où l'intérêt de concevoir un joint tournant capable de pivoter tout en transmettant électricité et données. Plusieurs entreprises travaillent en commun à son élaboration, comme Eolink et Geps Techno. L'Ifremer est partenaire du projet, confronté à la problématique des câbles pour ses instruments scientifiques déployés en mer sur des bouées. Avec l'aide technique de la société britannique Tension Technology International, spécialisée dans les amarres, il est espéré que le programme aboutisse en deux ans, avec des phases de modélisation, de conception puis de test en mer.

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