PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE. Le marché prend progressivement conscience du durcissement de la réglementation concernant la location des passoires énergétiques : la plateforme d'annonces immobilières Bien'ici constate un doublement des logements classés F et G mis à la vente en un an.

Le site d'annonces immobilières Bien'ici relève, début 2022, que la part des logements proposés à la vente notés F ou G a doublé par rapport à l'année dernière. Ces biens représentent désormais 12% des annonces de transactions sur Bien'ici, avec, dans le détail, un bond de 2 à 4% des logements G et de 5 à 8% pour les logements F. 11% des locations référencées sur Bien'ici sont des logements F et G, des chiffres stables depuis un an, précise la plateforme.

 

 

La raison en est toute simple, précise cette dernière : cet été, les premières restrictions d'une longue série qui va s'étendre jusqu'en 2034 (au moins) vont s'appliquer. La loi Climat et résilience, la réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE), et d'autres textes, mettent en place un système cohérent et drastique, dans un calendrier qui commence avec le gel des loyers, dès le 25 août de cette année, des logements en DPE F ou G. Il ne sera plus possible, à partir de cet été, d'indexer les loyers des logements classés en catégorie F et G par le DPE en cours de contrat ni de les augmenter lors de la relocation ou du renouvellement.

 

 

Le critère de décence des logements durci au fil du temps

 

A partir du 1er janvier 2023, les logements consommant plus de 450 KWh mètre carré et par an d'énergie finale ne seront plus considérés comme décents : c'est un décret du 11 janvier 202, pris en application de la loi Energie-climat de 2019, qui a fixé ce seuil. A compter du 1er janvier 2025, c'est l'ensemble des logements classés G, c'est-à-dire ceux dépassant, dans le nouveau barème du DPE, 420 KWh/m²/an en énergie primaire consommée et 100 kg de CO2/m²/an émis, qui seront considérés comme indécents. Les logements classés F (330 KWh/m²/an et 70 kg CO2/m²/an) suivront en 2028, puis les logement E (250 KWH et 50 kg de CO2) en 2034.

 

 

C'est donc un durcissement généralisé et progressif des exigences qui attend les propriétaires bailleurs. Depuis plusieurs mois, les professionnels de l'immobilier font savoir que le marché est en train de s'en rendre compte petit à petit. Les passoires thermiques "vont représenter une part non négligeable du marché immobilier dans les mois et les années à venir", assure Bien'Ici. Si "certaines d'entre elles représentent de belles opportunités pour les particuliers à la recherche d'une bonne affaire", Pour des propriétaires n'ayant pas les moyens de rénover leur bien, cela prendra plutôt la tournure d'un sauve-qui-peut.

 

 

A Paris, on se jette toujours sur les passoires à louer

 

Les logements à louer avec un DPE F ou G représentent un quart de l'offre locative parisienne sur la plateforme Bien'Ici, dont 10% sont classés G, une part qui n'a pas évolué depuis l'année dernière. Pour autant, "la pression générée par la pénurie de biens est si importante que le critère DPE ne joue pas un rôle clé sur la décision de louer", estime Bien'Ici, et "la règle du '1er arrivé, 1er servi' continue à s'appliquer".

 

Côté bien à vendre en revanche, leur part a doublé en un an, pour atteindre 25% de l'offre sur le site. Et Bien'ici observe "un léger effet sur les contacts" : plus la note du DPE est élevée sur une annonce, plus le volume de demandes la concernant baisse. Même sur les marchés où la tension est extrême, la performance énergétique des logements est devenue un critère fondamental de leur qualité.

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