Avec un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros, et un domaine d'activité en plein développement, la société, certifiée ISO 9001 et crée en 1989, se porte bien et encore mieux depuis quelques mois.
« Au départ, tout ce qui concernait la déconstruction, personne ne s'en chargeait, c'était l'économie linéaire : on prend, on jette, mais les capacités d'enfouissement sont limitées dans le temps. De même, on extrait des matériaux naturels pour la construction mais les réserves naturelles sont aussi limitées dans le temps », martèle Dimitri Jourdan, directeur général. Et de défendre l'activité d'Yprema : « Nous proposons une économie circulaire : la déconstruction (et non la simple démolition) et le recyclage des matériaux pour la construction qui garantit une autonomie en matière de ressources ». Yprema propose trois services de proximité : réceptionner les déchets issus de la déconstruction de bâtiments de voiries provenant de la ville, transformer ces déchets en produits et les vendre à proximité des chantiers de travaux publics de la ville.

 

Le recyclage des déchets : un processus simple et peu coûteux
Pour Claude Prigent, l'enjeu est important « Il faut maintenant équiper toutes les villes de 60.000 à 80.000 habitants d'un centre de recyclage, or, il est difficile de les implanter. », précise-t-il. Pour des raisons de logique environnementale, Yprema travaille dans un rayon de 20 km. « Les grands groupes représentent 30 % de nos clients, la plus grande partie étant les PME et les artisans », ajoute le président. Le site de Gennevilliers transforme environ 190.000 tonnes de matériaux par an provenant de la démolition des chaussées et des bâtiments. Le béton réceptionné est trié à l'entrée du site, préparé, pré-criblé, concassé et désolidarisé (béton/acier) sur place. Un criblage final séparera la grave des cailloux concassés. La société procède quotidiennement à des contrôles afin de caractériser et définir les matériaux dans leur domaine d'activité. Des tests en laboratoire déterminent leurs caractéristiques mécaniques : densité, teneur en eau et en sulfate (le plâtre), l'ennemi N°1 du béton qui gonfle à son contact, des effets catastrophiques sont constatés tous les jours sur des ouvrages. « Il ne peut y avoir de plâtre sur notre plateforme, sur ce point, nous pratiquons la tolérance zéro à l'entrée du site», précise Claude Prigent.
La loi Grenelle I, du 3 août 2009, fixe comme objectif que 25 % des transports soient réalisés par voie alternative à la route en 2022. Le Port de Paris participe activement à cet objectif. Le site de Gennevilliers, avec les sites de Lagny-sur-Marne (77) et Bonneuil-sur-Marne (94), fonctionne par voie fluviale, 300.000 tonnes de matériaux sont ainsi transportées tous les ans. Le transport fluvial consomme quatre fois moins de pétrole et émet quatre fois moins de CO2 que le transport routier.

 

Au final, ce nouveau cadre juridique, bien qu'il nécessite encore quelques aménagements et éclaircissements, offre aux recycleurs l'espoir d'atteindre l'objectif européen de recyclage : 70 % de déchets du BTP recyclés en 2020. « La loi, c'est un plancher, on peut faire plus et mieux », conclut le PDG d'Yprema.

 

 

Yprema : du déchet au produit
Yprema valorise les déchets à travers dix sites en France. PME de 90 salariés, la société réceptionne et recycle tous les ans 2 millions de tonnes de matériaux issus de déconstructions locales à travers trois filières d'activité : le béton pour la réalisation de chaussées, de routes et de tranchées d'assainissement ; l'Ecograve : un mâchefer valorisé pour une utilisation en remblais techniques et d'assainissement ; et Urbasol, provenant des déblais de chantiers et utilisé comme enrobage remblais de réseaux et d'ouvrages d'art. « 60 à 80% des matériaux de déconstruction sont recyclables, nous sommes un centre de recyclage, nous ne réceptionnons que ce que l'on peut transformer en produit », explique Dimitri Jourdan, directeur général d'Yprema.

 


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