Modules d'aménagement urbain, solutions paysagères et écologiques... la Ville de Paris et l'Urban Lab de Paris&Co ont dévoilé les projets innovants sélectionnés dans le cadre de la future expérimentation "Adaptation au changement climatique" qui doivent répondre aux enjeux de rafraîchissement de la ville, d'économies en eau ou de modularité de l'espace public.

Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris chargée de l'Environnement, faisait partie du jury chargé de distinguer les projets les plus innovants en termes d'adaptation urbaine au changement climatique. Elle détaille : "Les projets retenus participent à la construction d'une ville qui anticipe et s'adapte aux effets du dérèglement climatique (…) Notre objectif : mobiliser toutes les formes d'innovation pour bâtir la ville du 21e siècle". Son alter-ego, chargé de l'Urbanisme, Jean-Louis Missika, lui aussi membre du jury, poursuit : "Un des enjeux majeurs de l'adaptation de Paris réside dans la gestion des épisodes caniculaires qui seront de plus en plus fréquents".

 

Afin d'y répondre, une dizaine de projets ont été sélectionnés pour entrer en expérimentation le plus rapidement possible, au cours de l'année 2017, avant l'été. Un travail qui nécessite, de l'aveu de la mairie de Paris, encore de "la recherche et la mise en relation des lauréats avec des terrains pertinents (espaces publics, services de la ville ou entreprises)". Plusieurs catégories de solutions ont été retenues, dont celles de gestion des eaux, afin d'économiser cette ressource précieuse. C'est notamment le cas de Phytorestore, qui propose de traiter et valoriser les eaux non potables par des végétaux, afin de les rendre aptes à la baignade ou à l'irrigation pour de l'agriculture urbaine. Autre possibilité, celle du Bocage urbain, mis en avant par Elodie Stephan et Orythie, qui consiste à implanter au sol (trottoir ou cour intérieure) des modules d'aménagement végétalisés capables de gérer l'eau pluviale par bio-rétention.

 

L'association Alteralia mise, quant à elle, sur la Lisière d'une tierce forêt pour lutter contre le phénomène des îlots de chaleur, en associant une forte densité d'arbres à un sol minéral pour donner naissance à un espace hybride, entre forêt et place en ville. Toujours dans cette optique, Anima espère fabriquer de la forêt urbaine sur des friches ou des terrains inutilisés, pour des durées comprises entre 6 et 20 ans. Un reboisement temporaire mais durable, permettant de régénérer les sols et de créer des filières économiques en circuit court (pépinière, matériau bois).

 

Du mobilier autonome et recyclé

 

 

Deux autres solutions de mobilier urbain ont été retenues par Paris&Co et son jury d'experts regroupant l'Ademe Île-de-France, l'Agence Parisienne du Climat ou Eau de Paris. Matrioshka, de l'association Quatorze, développe un "totem" à énergie positive, avec panneaux solaires, qui permet de recharger les appareils électroniques et de bénéficier d'une connexion WiFi. Plus prosaïquement, WéCo promeut Water Ecoquette, un module de toilettes publiques écologiques, à chasse d'eau en circuit fermé (purifiée par électrolyse et UV), intégré dans des containers maritimes recyclés et potentiellement autonome en énergie (grâce à des capteurs photovoltaïques et des batteries récupérées).

 

La responsable des expérimentations à l'Urban Lab de Paris&Co, Albane Godard, conclut : "Notre objectif est à la fois de soutenir les porteurs de projets innovants dans cette phase complexe que représente la preuve de concept, et d'identifier les causes de réussite ou les freins au déploiement d'une nouvelle solution dans la ville". Plusieurs sites ont, d'ores et déjà été identifiés, comme le réseau d'eau de Charonne (qui dispose d'une réserve d'eau non potable et se situe à proximité d'un projet Parisculteurs) ou le parvis de la résidence des Jeunes travailleurs d'Aubervilliers. D'autres possibilités seront ouvertes, comme des friches urbaines ou des parvis de gare ou d'universités.

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