FICHE PRATIQUE. Interdiction d'installation de nouvelles chaudières à fioul dès juillet 2022 oblige, le sujet du retrait de la cuve de combustible s'impose d'emblée. Techniquement, cette opération obéit à une procédure qui, réglementairement, doit être fidèlement respectée.

Après avoir substitué la chaudière au fioul par un autre générateur, comment se débarrasser de la cuve de combustible ? Il va falloir l'enlever, la dépolluer et peut-être l'éliminer. Pour chacune de ces actions, des procédures bien précises ont été établies. Elles sont citées dans l'article 28 de l'arrêté du 1er juillet 2004 qui fixe "les règles techniques et de sécurité applicables au stockage de produits pétroliers dans les lieux non visés par la législation des installations classées ni la réglementation des établissements recevant du public" ; il est paru au JO du 25 juillet 2004. À noter que la procédure décrite ici vaut pour les cuves en acier et celles en plastique.

 

1- Retirer la cuve

 

Une cuve abandonnée doit être intégralement vidangée et dépolluée. Pour ce faire, le mieux est parfois de la sortir de son emplacement, souvent très contraint dans le local technique ou la buanderie, et de la placer dans un espace ouvert permettant de circuler autour avec les différents outils qui seront nécessaires au fil des opérations. Tout cela dépend du gabarit de ce stockage et de son poids - notamment si elle contient encore du fioul. À défaut, les intervenants se munissent de toutes sortes de rallonges de canalisations pour les atteindre. Le reste de fioul est récupéré par un professionnel.

 

2- Dépolluer

 

Vient ensuite la phase importante de dégazage de cette enveloppe, car elle recèle des vapeurs à la fois inflammables, explosives et toxiques. La technique la plus couramment employée, et jugée la plus efficace, est celle du nettoyage des parois intérieures au jet d'eau à haute pression. Ce qui permet de décoller les boues et les dépôts produits. Ce traitement peut être complété d'un nettoyage mécanique pour retirer les parties les plus incrustées.

 

Deux autres techniques sont exploitables, mais d'une mise en œuvre plus délicate : ventiler la cuve par un jet d'air à haute pression, ou aspirer les gaz ; dans les deux cas, les effluents doivent être conservés dans une citerne.

 

3- Neutraliser

 

Le dégazage doit être suivi, dans un délai de 48 heures, de la neutralisation de la cuve par un remplissage avec du sable ou de la perlite. C'est seulement après cette étape que la cuve peut-être enlevée pour être découpée et recyclée dans un centre agréé.

 

L'intervenant professionnel remettra au propriétaire un certificat d'abandon et un bordereau de suivi de déchets.

 

4- Recycler

 

Comment procéder si l'on souhaite conserver sa cuve pour la transformer en réserve d'eau de pluie ? Après dégazage, il faut réaliser deux opérations indispensables. La première consiste à vérifier leur étanchéité, d'abord par inspection visuelle et aussi par mise en pression ; sur les versions en plastique, le défaut d'étanchéité doit être considéré comme rédhibitoire, une réparation ne pouvant être garantie dans le temps. Si les cuves en acier satisfont au premier test, leurs parois extérieures doivent être peintes.

 

5- Financer

 

Vidange, nettoyage, dégazage, neutralisation, découpe… Ces opérations, obligatoirement effectuées par des professionnels, coûtent cher. Les prix varient évidemment selon le volume de la cuve. Les ayants-droit peuvent bénéficier d'aides financières proposées dans le cadre des dispositifs MaPrimeRénov, "Coup de pouce chauffage" financé par les certificats d'économie d'énergie (CEE), ainsi que de l'éco-prêt à taux zéro et du chèque énergie.

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