Selon le rapport sur l’investissement dans le monde en 2006 publié lundi par la Cnuced, les flux mondiaux d'investissements étrangers directs (IED) ont connu en 2005 un essor considérable pour la deuxième année de suite. Le premier pays bénéficiaire a été le Royaume-Uni, suivi par les États-Unis et la Chine.

Selon la Cnuced dans un communiqué, les flux mondiaux d´IED, qui s´élevaient à 916 milliards de dollars des États-Unis, ont progressé de 29% en 2005 par rapport à 2004. Les apports aux pays développés ont fait un bond de 37%, pour passer à 542 milliards de dollars. Les IED à destination des pays en développement ont encore augmenté de 22 % en 2005, pour atteindre le montant record de 334 milliards de dollars. En pourcentage, les pays développés ont attiré 59 % des IED mondiaux, les pays en développement 36%, et l´Europe du Sud-Est et la Communauté d´États indépendants (CEI) les 4 % restants.

Le premier pays bénéficiaire a été le Royaume-Uni. Avec un total de 165 milliards de dollars, Londres a en fait profité d'une très grosse opération de fusion: l'unification des deux maisons mères du groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch/Shell (74 mds USD). Au deuxième rang, les Etats-Unis ont reculé de 19% à 99 milliards de dollars d'investissements étrangers. Les entreprises britanniques ont représenté à elle seules 29% de l'investissement étranger aux Etats-Unis. En troisième position, la Chine est restée en tête des pays en développement avec 72 milliards de dollars et une hausse de 13%. Cette hausse cache en fait une légère baisse des investissements étrangers dans les secteurs autres que financiers, alors que les banques chinoises ont au contraire bénéficié de gros apports de capitaux, selon le rapport annuel de la Cnuced sur l'investissement dans le monde.

De son côté, la France est remontée de la septième à la quatrième place grâce à un doublement des investissements étrangers, passés de 31 à 64 mds USD, soit le niveau le plus élevé depuis 2001. La Cnuced explique cette hausse par la croissance économique de l'Hexagone, meilleure que celle de ses voisins de la zone euro, et par une politique incitative en direction des investisseurs étrangers.

Par ailleurs, parmi les régions en développement, c´est l´Asie occidentale qui a enregistré le plus fort taux de croissance des IED (85%), suivie de près par l´Afrique (78%), ces deux régions connaissant des entrées record de 34 milliards et 31 milliards de dollars respectivement. Les entrées d´IED dans les 50 pays les moins avancés ont aussi atteint le record historique de 10 milliards de dollars. Les pays d´Asie du Sud, de l´Est et du Sud-Est sont restés les premiers destinataires parmi les pays en développement, avec une hausse de 20% pour l´ensemble de la région. De leur côté, l´Amérique latine et les Caraïbes n´ont connu qu´une progression de 3%, soit un taux de croissance bien plus faible qu´en 2004.

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