Quatre risques incriminés
Parmi les principaux risques visés par le plan d'action, citons les cancers professionnels, les accidents routiers, les troubles musculo-squelettiques (TMS) et les risques psychosociaux (RPS).
Dans ce top 4, les TMS arrivent en tête, constituant les 3/4 des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité sociale et ce nombre s'accroît en moyenne de 18% par an depuis dix ans. En chiffres, les TMS, ce sont 34.200 nouvelles maladies professionnelles indemnisées, 7.5 millions de journées de travail perdues ou encore 736 millions d'euros de frais couverts par les cotisations des entreprises (Source : Cnamts, 2007).

 

Avec 497 décès en 2007, le risque routier est la première cause d'accidents mortels au travail. Triste record lorsqu'on sait que 48% des accidents mortels au travail sont des accidents de la route, et que l'on dénombre 79.684 accidents avec arrêt, dont 8.619 avec incapacité permanente, pris en charge par la branche Risques professionnels. Soit 5.204.027 journées de travail perdues (Source : branche AT/MP de la Cnamts, 2007). Là encore, le BTP n'est pas épargné et fait partie des quatre branches d'activité les plus risquées, avec les entreprises de flottes automobiles, de transport léger et de transport routier de marchandises.

 

A nouveau pointés du doigt, les métiers du BTP sont aussi davantage exposés aux risques de cancer. Notamment les entreprises du second oeuvre pour les risques d'exposition à l'amiante. Si globalement, les chiffres indiquent que 2,5% des cancers auraient, en France, une origine professionnelle (Centre de recherche internationale sur le cancer - CIRC), voire 3 à 6% des cancers selon l'INVS, ce sont entre 4 000 et 9 000 cas détectés chaque année. De même que 13,5% de la population active, soit 2,37 millions de salariés, serait exposée dans son travail à au moins un agent cancérogène (Source : Enquête SUMER 2002-2003). Le plan d'action s'est ainsi fixé l'objectif, entre 2009 et 2012, de soustraire 100 000 salariés au risque des cancers professionnels.

 

Enfin, dernier risque recensé par l'Assurance maladie, les RPS ou risques psychosociaux, qui ne touchent pas, ou très peu, le secteur du bâtiment et des travaux publics.

 


L'intérim : un secteur particulièrement sensible
Chez les intérimaires, on constate que la fréquence et la gravité de leurs accidents du travail sont deux fois plus élevées que celles de l'ensemble des travailleurs. La raison ? Le fait que l'intérimaire ait affaire à deux interlocuteurs différents : l'entreprise de travail temporaire, qui est l'employeur, et l'entreprise utilisatrice pour laquelle il effectuera sa mission. Prenant en compte la nature même de ce type de contrat, et sachant que la durée moyenne d'une mission s'établit à deux semaines, l'intérimaire peut être soumis à des conditions d'exécution différentes de chaque mission. Donc deux fois plus de risque ! Par conséquent, le plan d'action de la branche AT-MP s'engage à visiter la moitié des entreprises d'intérim et 20 % des entreprises utilisatrices de ces contrats, durant la période 2009-2012.

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