ÉTUDE. Le dernier baromètre de l'association Qualitel, réalisé avec Ipsos, dessine les nouveaux usages des ménages dans leur logement. Zoom sur quelques tendances.

Depuis la crise sanitaire en 2020, les ménages français comme les professionnels de l'habitat n'ont cessé de s'interroger sur les nouveaux modes de vie. Les usages, pratiques et les contraintes économiques et écologiques ont-ils changé en trois ans ? L'association Qualitel s'est penchée sur cette question dans son dernier baromètre*, publié ce jeudi 12 octobre 2023. En partenariat avec Ipsos, elle a dédié la septième édition de son sondage aux habitudes des Français chez eux suite à la baisse du pouvoir d'achat et à l'accélération du réchauffement climatique.

 

Rénovation énergétique

 

L'une des grandes tendances de cette étude est celle de l'engouement des Français pour les travaux de rénovation énergétique. Parmi les propriétaires sondés, la moitié a en déjà réalisé dans son logement au cours des cinq dernières années. Les travaux menés concernent, en priorité, le remplacement du système de chauffage, l'isolation de la toiture et des combles, le remplacement d'au moins la moitié des fenêtres du logement, voire, même pour certains, l'isolation d'une ou plusieurs pièces et, pour un petit nombre, l'isolation d'une ou plusieurs façades et le remplacement ou installation d'un système de ventilation. Après ces travaux, moins de la moitié des interrogés constate un meilleur confort général dans son logement, une baisse de la facture d'énergie ou un meilleur confort thermique.

 

Les changements d'habitude passent aussi par des petits gestes, montre cette étude. Beaucoup affirment avoir remplacé leurs ampoules classiques par des LED. Pour des raisons environnementales, une minorité s'est même équipée d'un récupérateur d'eau de pluie. A contrario, 72% des propriétaires se chauffant avec une chaudière au fioul déclarent ne pas avoir l'intention de la remplacer.

 

Eau et électricité, des économies en perspective

 

Le logement est un poste de dépenses important pour de nombreux ménages. Face à des prix de l'énergie qui augmentent, ils font de plus en plus attention à leur consommation d'énergie pour se chauffer. Par rapport à 2020, deux fois plus de Français règlent la température de leur pièce principale à moins de 20°C en hiver. Et parmi ceux qui utilisent un dispositif de programmation, la moitié règlent la température à 16°C ou moins en cas d'absence. L'étude montre pourtant qu'une majorité de Français dispose d'un dispositif de ce type, mais que beaucoup ne l'utilisent pas. Ils sont en revanche plus nombreux à suivre leurs consommations énergétiques depuis 2020. Mais des limites subsistent. L'étude montre que les Français sont encore trop peu informés sur les moyens de réduire leurs factures. Ainsi, la moitié des sondés affirme ne pas connaître ou avoir une vague connaissance seulement de ce qu'est le diagnostic de performance énergétique (DPE).

 

L'énergie n'est pas la seule thématique préoccupant les foyers. L'eau est aussi devenue précieuse aux yeux des Français. Ils sont nombreux à déclarer prendre moins de bains. La raison évoquée est davantage celle de réduire le montant de leur facture que de préserver l'environnement. Une grande partie des ménages passent également moins de temps sous la douche, pour les mêmes raisons. L'utilisation d'appareils électroménagers est également plus réfléchie, en les activant, par exemple, en heures creuses. Une minorité affirme même ne plus allumer son sèche-linge.

 

Lieu de vie, de loisirs, de travail

 

Il ressort de cette étude que la crise sanitaire, l'augmentation des coûts de l'énergie et la baisse du pouvoir d'achat ont "significativement" modifié les habitudes des Français. En trois ans, le logement est devenu à la fois un lieu de loisirs et de travail mais aussi, un espace pour pratiquer une activité physique. Près d'une personne interrogée sur quatre pratique ses séances de sport à domicile. Quant au travail, 61% déclarent faire plus de télétravail qu'il y a trois ans et 31% ont même installé un espace dédié pour cela.

 

Les plus jeunes propriétaires, ceux âgés de moins de 35 ans, voient même leur habitation comme une source de revenus complémentaires. Ils sont nombreux à avoir ou envisagent de revendre à un fournisseur de l'électricité produite par leur logement ou de mettre leur logement en location pour une période donnée, pendant les vacances par exemple.

 

Pour Antoine Desbarrieres, directeur de l'association Qualitel, "Cette septième édition du baromètre est riche d'enseignements. Crise sanitaire, inflation, changement climatique... Les trois années qui viennent de s'écouler ont marqué un véritable tournant, en particulier à l'échelle du logement. Des changements de modes de vie s'amorcent, de nouvelles habitudes apparaissent, d'autres perceptions et usages de l'habitat émergent. Pour que les évolutions vertueuses s'installent durablement, il est fondamental de les accompagner activement. Sensibilisation, pédagogie, information de qualité sont donc plus que jamais nécessaires. Les bénéfices possibles, à titre individuel ou collectif, sont nombreux : ne ratons pas cette opportunité inédite d'allier l'économique à l'écologique, le pragmatique à l'éthique."

 

* Le baromètre a été réalisé avec Ipsos auprès de 3.414 personnes représentatives de la population française âgées de 18 ans et plus. Les interviews ont été réalisées via un questionnaire auto-administré en ligne du 13 avril au 9 mai 2023.

 

 

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