LOGEMENT. Le gouvernement annoncera mi-octobre un plan de lutte contre la fraude aux travaux de rénovation énergétique, selon une source proche du dossier. La DGCCRF et les organismes de qualification verraient notamment leurs contrôles renforcés.

C'est maintenant l'affaire de deux semaines environ. Selon une source proche du dossier, le gouvernement dévoilera mi-octobre un plan de lutte contre la fraude dans le cadre des travaux de rénovation énergétique. "Nos ministres annonceront dans les jours qui viennent des (dispositifs de) contrôle des fraudeurs", dans le domaine des travaux de rénovation énergétique des bâtiments, notamment l'isolation, a indiqué de son côté Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat au ministère de la Transition écologique, lors du congrès du gaz, ce mardi 24 septembre. CLes ministres en question seraient Julien Denormandie, en charge du logement, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances. Ce plan gouvernemental de lutte contre la fraude dans la rénovation énergétique sera en effet mené avec, entre autres, la DGCCRF et des organismes de qualification, dont les contrôles seront renforcés, comme l'avait annoncé Emmanuelle Wargon le 9 septembre, en évoquant le lancement, "en 2020, d'une grande campagne de sensibilisation sur le démarchage abusif", puis le 22 septembre. Ainsi qu'un "travail sur l'amélioration du label Reconnu garant de l'environnement, (afin de) lutter contre son usurpation."

 

 

Un changement d'état d'esprit des énergéticiens

 

Laurent Michel "partage" la préoccupation de Patrick Corbin, président de l'association française du gaz, qui s'avoue "un peu inquiet de la qualité d'un certain nombre de rénovations énergétiques." "Il y a deux problèmes : des artisans honnêtes mais pas bons, et les acteurs malhonnêtes", a insisté Laurent Michel. Qui note toutefois avec satisfaction "un changement d'état d'esprit" des fournisseurs d'énergie sur ce sujet, plus précisément dans le domaine des certificats d'économie d'énergie. "Il y a deux ans, les énergéticiens nous disaient qu'ils ne savaient pas contrôler les artisans. Aujourd'hui, certains d'entre eux disent qu'ils vont déposer des plaintes, c'est bien", explicite le directeur général de l'énergie et du climat.

 

 

La RE 2020 probablement décalée

 

Toujours sur le sujet du gaz et de l'habitat, Patrick Corbin "continue à penser que le gaz est performant dans le logement neuf", dans le contexte du passage de la RT 2012 à la RE 2020. "Les radiateurs électriques, même connectés à Linky, ne laissent aucune liberté de choix et représentent une énergie carbonée en hiver", estime le président de l'AFG. "L'objectif n'est pas de faire revenir le mauvais chauffage, il faut un mix de solutions, mais on voit plus le biogaz dans l'industrie et la mobilité que dans le chauffage (de l'habitat)", nuance Laurent Michel. Une quasi-certitude : la RE 2020, logiquement censée entrer en vigueur l'an prochain, "va probablement connaître un certain décalage", selon le directeur général de l'énergie et du climat. Julien Denormandie avait préparé les esprits à cette éventualité en juillet. "Début 2020, il faudra stabiliser le texte, dont l'entrée en vigueur sera un peu décalée", a ajouté Laurent Michel. Tout en reconnaissant que les secteurs de la construction et de l'énergie attendent la RE 2020 avec impatience.

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