CLIENT MYSTÈRE. Dans une enquête publiée en avril, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir révèle ses conclusions sur les professionnels de la rénovation énergétique après avoir testé plus de 500 boutiques ou stands de salons spécialisés.

"Les professionnels à nouveau lourdement discrédités", c'est sur ce rude postulat que l'UFC-Que Choisir titre sa dernière enquête qui vise les professionnels de la rénovation énergétique. Devis remis aux calendes grecques, variations hasardeuses de prix, faux label RGE… Face à des "pratiques désastreuses", l'association appelle à un plus grand contrôle des expositions en salons et foires par la DGCCRF et les pouvoirs publics à "un cadre juridique" renforcé.

 

Sur plus de 500 bénévoles qui se sont présentés à des professionnels pour leur soumettre un projet de remplacement de fenêtres ou d'installation de panneaux solaires, "le premier enseignement (…) porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis", affirme l'association de consommateurs. Et pour preuve, "près de six professionnels sur dix (58%) ont refusé de leur remettre un devis à l'issue de l'entretien".

 

Quand ces devis sont effectivement adressés au client potentiel, ils laissent apparaître des écarts de prix allant "du simple au quadruple pour les fenêtres (de 4.400 à 18.500 euros) et du simple au triple pour le photovoltaïque (de 2.000 à 7.000 euros par kWc²)".

 

Faux label RGE

 

Assorties d'une garantie de faire baisser sa facture d'énergie, les souscriptions à des travaux de rénovation énergétique donnent parfois plutôt lieu à des "allégations fantaisistes". L'enquête de l'UFC-Que Choisir révèle que "16% des commerciaux ont promis à nos bénévoles une baisse drastique de leur facture énergétique, sans même avoir visité leur logement". Des promesses en l'air, qui peuvent coûter cher au consommateur, qui ne peut se saisir de ces arguments en cas de litige, rappelle l'association.

 

La facture peut peser d'autant plus lourds que certaines sociétés ou professionnels ne détiendraient pas la précieuse qualification RGE. Dans le secteur du photovoltaïque, "21 des 60 stands (…) se sont prétendus titulaires du label public alors qu'il n'en est rien".

 

Dans le photovoltaïque comme le secteur de la fenêtre, l'association de consommateurs fustige le manque de transparence de certains professionnels dans leurs offres et pratiques, notamment dans les foires et salons, où le droit de rétractation n'existe pas.

 

Outre leur contrôle par la DGCCRF, l'UFC-Que Choisir appelle les pouvoirs publics à se saisir de cette problématique, avec "une totale remise à plat de la qualification RGE", "une obligation de résultat (…) en matière de performance énergétique" ou encore la création d'une "nouvelle filière d'experts indépendants capables de coordonner les travaux et d'accompagner les consommateurs tout au long de leur démarche de rénovation énergétique".

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