DROIT D'ACCÈS. Un porte-parole de la FFB-Grand Paris réagit auprès de Batiactu à la possible mise en place, à Paris, d'une zone de circulation restreinte dans le centre de la capitale. Les mesures contre les véhicules diesel et polluants inquiètent la fédération.

La piétonisation des voies sur berges, à Paris, avait provoqué une levée de boucliers. Force est de constater que la maire de la capitale, Anne Hidalgo, ne craint pas de relancer le débat, cette fois-ci dans une autre zone du territoire. La ville de Paris a annoncé récemment qu'elle souhaite désormais s'attaquer à la circulation au sein des quatre premiers arrondissements parisiens. L'objectif ? Réduire drastiquement le trafic routier dans le centre de la capitale. Une aspiration déjà devenue réalité dans certaines zones de Paris, où piétons et vélos cohabitent en oubliant presque la présence des véhicules motorisés.

 

L'édile réélue en 2020 veut instaurer une "zone apaisée Paris Centre et Saint-Germain" d'ici la mi-2022. Cette "zone à trafic limité" (ZTL) a été présentée lors d'une concertation publique le 18 mai qui devrait s'étendre jusqu'en octobre prochain. Les modalités d'accès seront déterminées lors de cette concertation.

 

L'accès sera toutefois possible aux riverains, aux personnes à mobilité réduite, aux taxis, aux artisans et aux commerçants des quartiers concernés. Outre une adaptation de la signalétique, la mairie envisage de "limiter le nombre d'accès possibles" en changeant par exemple les sens de circulation, a assuré à l'AFP David Belliard, l'adjoint EELV chargé de la transformation de l'espace public à la manœuvre de ce projet.

 

Des zones de stationnement réservées ?

 

Contacté par Batiactu, un porte-parole de la Fédération française du bâtiment (FFB) assure ne pas se montrer inquiet quant à cette annonce. "Par principe, la FFB-Grand Paris Ile-de-France n'est pas opposée à la question de la piétonisation, pour autant qu'elle prenne en considération le besoin des professionnels et des usagers pour la rénovation et la construction de leurs bâtiments. La piétonisation peut avoir un impact sur l'activité économique, qu'il est pourtant nécessaire de conserver", a-t-il assuré. Le représentant de la FFB-Grand Paris appelle à réserver l'accès de cette zone à tous les professionnels du bâtiment et ceux du dépannage, une considération qui a été prise en compte par la ville. Il espère également que les professionnels seront éligibles à des zones de stationnement.

 

"Nos échanges avec la municipalité nous font penser que nos activités seront préservées. Cela a été le cas lorsque les coronapistes [ces aménagements cyclables provisoires créés lors de la pandémie de Covid-19 en 2020, ndlr] ont été installées. Nous avions obtenu la possibilité d'accéder à ces zones, pour des opérations d'intervention et de dépannage. Si l'extension de ce dispositif est permise pour les restrictions de circulation liées à la piétonisation, il est fort probable que nous soyons éligibles", continue-t-il.

 

Éviter de répercuter la circulation sur d'autres axes routiers

 

Pour autant, le porte-parole espère que la réduction du trafic routier n'aura pas d'impact sur le flux de circulation des autres zones. Il invite à tenir une étude d'impact, à l'échelle métropolitaine, sur l'effet que peut produire la piétonisation sur la fluidité des autres axes. "La FFB-Grand Paris a quelques propositions, comme le fait de dédier des voies aux véhicules propres ou encore de permettre l'utilisation des voies de bus aux professionnels du bâtiment."

 

 

Le responsable de la fédération est cependant inquiet des mesures de restrictions qui concerneront bientôt la circulation des véhicules de type Crit Air 4, qui prendront effet le 1er juin prochain sur l'ensemble du périmètre délimité par l'autoroute A86 (A86 exclue). Une mesure qui concerne certains professionnels du bâtiment, notamment des poids lourds. "Il n'existe pas d'alternative pour remplacer ces véhicules. C'est une règle qu'on nous impose et à laquelle on ne peut pas répondre, et c'est un vrai problème", atteste-t-il.

 

"En 2022, cela concernera une grosse partie de nos véhicules. De même, en 2024, l'interdiction de circuler au sein du Grand Paris pour les véhicules diesel va toucher de nombreux professionnels", conclue-t-il. Il demande une concertation, entre les pouvoirs publics et les professionnels du bâtiment, afin d'imaginer des mesures adaptables qui permettront aux professionnels d'exercer leur activité, et de, par exemple, permettre les dépannages chez les particuliers.

actionclactionfp