CONSTRUCTION. La durée et le montant moyens des litiges dans le secteur, en Europe continentale, ont augmenté en 2018, pour la deuxième année consécutive, selon une étude d'Arcadis.

Voilà des records dont la construction se serait sans doute volontiers passée. Le montant moyen des litiges (retards de livraison du chantier, malfaçons, dépassement des enveloppes contractuelles, non-respect des normes, etc.) dans le secteur en Europe continentale a atteint 41 millions de dollars (36 millions d'euros) en 2018, du jamais vu depuis sept ans, selon une étude publiée en fin de semaine par Arcadis, une société d'ingénierie et de conseil spécialisée dans les actifs naturels et construits.

 

 

Un montant moyen qui est également le deuxième plus important au monde, derrière le Moyen-Orient (56,7 millions de dollars). Et qui représente une envolée de 39% par rapport à 2017. Cela fait ainsi deux ans que le montant moyen des litiges dans la construction européenne (hors Royaume-Uni) est reparti à la hausse. Même tendance pour la durée moyenne des différends entre les acteurs européens de la construction, passée à 20 mois l'an dernier, contre 18,1 mois en 2017, alors qu'elle avait été ramenée de 18,5 mois en 2015 à 14,1 mois en 2016. A titre de comparaison, la durée moyenne des litiges est de 17 mois à l'échelle mondiale.

 

"Une des raisons pouvant expliquer les longs délais de résolution des litiges observés en Europe est l'approche culturelle de la gestion de projet, qui diffère de l'approche beaucoup plus contractuelle des pays anglo-saxons", décrypte Arcadis dans un communiqué. Quant à l'inflation du montant moyen des litiges, la société de conseil l'explique notamment par le renchérissement des coûts de construction, en particulier les prix des matériaux et de la main-d'œuvre. Cela "affecte directement les (coûts des) projets et, par conséquent, le montant des litiges", explique Arcadis. La société souligne également le montant particulièrement élevé du plus important litige recensé l'an dernier en Europe continentale, qui, à 600 millions de dollars, biaise quelque peu la moyenne du secteur. En 2017, le litige le plus cher s'était élevé à 180 millions de dollars seulement.

 

 

"L'importance du facteur humain est beaucoup ressortie dans nos résultats, cette année (…). Une amélioration pérenne s'accompagnera d'une importante évolution comportementale. Nous avons déjà constaté cette année une prise de conscience et des efforts accrus dans la prévention et la résolution des litiges", commente Jordi Recan, responsable de l'activité "contract solutions France" chez Arcadis, cité dans le communiqué. Et ce, via un recours plus systématique à la médiation ou à la tierce expertise.

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