RÉHABILITATION. Le projet de réaménagement de la friche Saint-Sauveur, en plein centre de Lille, fait l'objet de deux nouveaux recours déposés par des associations le 4 septembre 2019. Selon les contestataires, la construction de 2.400 logements, de bureaux, de commerces et d'une piscine olympique sur ce site risquerait d'aggraver la pollution du quartier et de fragiliser la biodiversité.

Le projet de réaménagement de la friche Saint-Sauveur, dans le coeur de Lille, a fait l'objet de deux nouveaux recours déposés par deux associations. Dans le viseur des contestataires : la construction de 2.400 logements, de bureaux, de commerces et d'une piscine olympique risquerait d'aggraver la pollution du quartier et de fragiliser la biodiversité. "Nos associations défendent l'absence d'intérêt général du projet au regard des enjeux d'écologie et de santé publique : aggravation de la pollution de l'air, gestion de l'eau inadaptée aux (futurs) épisodes de sécheresse, destruction d'un îlot de fraîcheur et de la biodiversité, insuffisance des espaces de nature", affirme le communiqué commun des associations Parc (Protection aménagement réappropriation collective) Saint-Sauveur et Aspi (Association pour la suppression des pollutions industrielles), cité par l'Agence France Presse.

 

 

"Des alternatives existent pourtant, comme une meilleure répartition des logements et des activités dans la métropole, l'utilisation des logements vacants, la requalification des bureaux en logements. L'intérêt général attaché à la densification d'un quartier déjà très dense et pollué traduit, de la part de la métropole européenne de Lille, une volonté de construire coûte que coûte", précisent les opposants. Ces derniers ont par conséquent déposé le 4 septembre dernier deux nouveaux recours, l'un en référé et l'autre sur le fond, auprès du tribunal administratif de Lille, afin d'attaquer la délibération votée par la métropole européenne de Lille le 28 juin 2019, déclarant le projet de modernisation de la friche Saint-Sauveur d'intérêt général, ainsi que sa compatibilité avec le Plan local d'urbanisme.

 

Le commissaire enquêteur de l'enquête publique complémentaire a rendu un avis favorable en mars 2019

 

 

Le projet de réhabilitation de l'ancienne gare de marchandises Saint-Sauveur, qui s'étale sur 23 hectares entre le centre-ville de Lille et le quartier populaire de Moulins, doit faire sortir de terre 2.400 logements (dont 35% de logements locatifs sociaux, 30% d'accession sociale et de locatif intermédiaire et 35% de libre), environ 35.000 m² de bureaux, des commerces, des locaux d'activités, une piscine olympique ainsi qu'un parc de 3,4 hectares. Au printemps 2018, l'enquête publique initiale avait déjà été attaquée par les associations, lesquelles avaient alors obtenu gain de cause devant le tribunal administratif de la Capitale des Flandres. De son côté, le commissaire enquêteur de l'enquête publique complémentaire a rendu un avis favorable en mars 2019, comportant toutefois des réserves et des recommandations, et demandant notamment au conseil métropolitain "d'entamer des réflexions conduisant à prendre des mesures fortes pour ne pas aggraver l'état de la qualité de l'air de la métropole lilloise".

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