INFO BATIACTU. L'État souhaite-t-il encourager le retour massif des convecteurs électriques dans le cadre de la future réglementation environnementale 2020 ? Selon des éléments obtenus par Batiactu auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, cela ne devrait pas être le cas.

Il y a près d'un mois, treize organisations professionnelles écrivaient au Premier ministre afin qu'il intervienne sur le dossier de la réglementation environnementale 2020. En cause, l'avantage offert au chauffage électrique via la fixation de divers critères techniques, avec le risque évoqué par certains d'un retour massif des convecteurs électriques pour chauffer les logements. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a, depuis, reçu certains signataires de la lettre pour échanger. A-t-il pris des engagements envers ces professionnels ? D'après une lettre au ministère datée du 17 février, rédigée par les treize signataires et obtenue par Batiactu, les pouvoirs publics auraient proposé d'introduire dans la RE2020 "une mesure destinée à empêcher le recours massif aux convecteurs à effet joule dans les futurs bâtiments neufs".

 

Viser une part minimale de chaleur renouvelable

 

Sollicité par Batiactu à ce sujet, le ministère de la Transition écologique et solidaire rappelle qu'il souhaite, par la RE2020, "décarboner les consommations des bâtiments en phase d'exploitation" et "viser une part minimale de chaleur renouvelable", comme le prévoit la programmation pluriannuelle de l'énergie. Mais "il ne peut s'agir à l'inverse de favoriser le recours massif à des convecteurs électriques", précise-t-il. L'État semble ainsi barrer la voie à ce que de nombreux acteurs craignaient.

 

Les pouvoirs publics assurent toutefois que, dans un souci de décarbonation, les sources d'énergie qui émettent peu ou pas de carbone (comme bien sûr l'électricité) seront encouragées, "notamment la chaleur renouvelable".

 

 

Insister sur la performance de l'enveloppe

 

La RE2020 sera-t-elle peu exigeante en matière d'efficacité énergétique, misant tout sur le carbone ? Le ministère nous assure à ce sujet que le secteur devra encore aller au-delà de la RT2012, "en insistant en particulier sur la performance de l'isolation quel que soit le mode de chauffage installé", avec un renforcement de l'indicateur "de besoin bioclimatique" (Bbio).

 

Autre interrogation : la prise en compte de la phase construction (et pas seulement de l'exploitation) dans l'analyse du cycle de vie. Elle semble évidente, et une nouvelle fois les pouvoirs publics assurent auprès de Batiactu que les phases de construction et de déconstruction seront bien prises en compte dans l'ACV. Les futures règles du jeu inciteront également les constructeurs à opter pour des "modes constructifs qui émettent peu de gaz à effet de serre ou qui permettent d'en stocker (par exemple avec des matériaux biosourcés)".

 

La méthode de l'ACV sera "mise en ligne prochainement"

 

D'autres acteurs, comme Uniclima, demandaient récemment à avoir accès au moteur de calcul de la réglementation environnementale 2020. L'État, après avoir rappelé qu'il ne concernera que le volet énergétique de la réglementation, fait ici savoir que ce moteur n'existera que pour la partie énergétique, et qu'il "sera mis à disposition auprès des éditeurs de logiciel une fois la méthode stabilisée et les indicateurs retenus" - dont, pour le dire autrement, pas dans l'immédiat. En ce qui concerne la partie carbone et l'ACV, la méthode sera "mise en ligne prochainement" et permettra à "tout acteur" d'en réaliser.

 

Enfin, les pouvoirs publics rappellent que la concertation n'est pas achevée, et que l'algorithme choisi fera l'objet d'échanges avec les acteurs.

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