Batiactu : Qu'en sera-t-il de 2012 ?
Philippe Pelletier :
Nous allons confirmer les chantiers mis en place en 2011. Puis nous commençons à réfléchir à la RT 2020, qui impose des bâtiments à énergie positive. Un groupe de travail, présidé par Christian Cléret a été mis en place afin de se pencher sur la prise en compte du poids CO2/m², de la question de l'énergie produite par les bâtiments et des questions du confort d'été ou de la qualité de l'air intérieur. Et le Plan Bâtiment Grenelle organisera également une tournée à travers la France pour continuer à lutter contre la précarité énergétique.

 

Batiactu : quelles propositions souhaiteriez-vous transmettre aux différents candidats à l'élection présidentielle ?
Philippe Pelletier :
Tout d'abord, c'est avec plaisir que nous avons constaté la reprise par la classe politique, dont Benoist Apparu, des questions de logement. Je suis convaincu que le problème n'a pas été traité, jusqu'à présent, avec une volonté sociétale suffisante. Et ce depuis 30 ans. Il s'agit là d'un sujet éminemment politique, qui doit être « présidentialisé » et ne pas rester seulement technique. Le thème doit donc devenir un sujet important de cette élection.

 

Au sujet du Plan Bâtiment Grenelle, j'observe avec intérêt que les candidats font tous de la rénovation des bâtiments une priorité. Cela confirme que le volet Bâtiment du Grenelle se porte bien, et mobilise les personnes et les énergies. Il faut donc être encore plus ambitieux pour l'avenir. François Hollande notamment, propose de rénover 1 million de logements contre 400.000 prévus actuellement.

 

Batiactu : s'il n'y avait qu'une proposition à faire adopter, quelle serait-elle ?
Philippe Pelletier :
Que les collectivités territoriales aient accès à un prêt bonifié (dont les intérêts sont pris en charge en partie par l'Etat, afin d'en réduire le taux) ceci pour rénover le parc éducatif : les lycées par les régions, les collèges par les départements et les écoles par les communes. Dexia n'a pas été remplacé pour le financement des chantiers de rénovation. D'où un problème d'accès à des financements qui bloquent ces travaux pourtant indispensables voire urgents. Le parc éducatif français, c'est 120 millions de mètres carrés.

 

Les régions Alsace et Centre ont décidé de ne pas attendre le coup de pouce de l'Etat. Elles se sont donc tournées vers le privé, et se font aider par Dalkia ou Cofely. Les entreprises se chargent des travaux en contrepartie de quoi, elles se voient confier l'approvisionnement énergétique pour une durée déterminée. Il s'agit peut-être d'une solution mais une politique nationale facilitant l'accès aux crédits pour la rénovation des établissements scolaires est une priorité.

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